mardi 31 juillet 2012

Voyage dans les salines...



"Nantes, la ville renversée par l'art!", pouvons-nous lire sur toutes les affiches de la grande manifestation culturelle "le voyage à Nantes".
Alors que Nantes a déjà un aéroport sous exploité, justifier l'inutile est en effet tout un art!
Nos politiques le maitrisent à la perfection, en particulier M. Ayrault qui s'obstine avec son projet d'aéroport à Notre Dame des Landes...

Merci aux artistes paludiers de Guérande

dimanche 29 juillet 2012

Enfin libre !

Le 17 juillet, le procureur de Saint Nazaire s'est prononcé sur la nécessité ou non pour la Justice de garder sous séquestre la pièce à conviction principale dans le crime commis par Sylvain, à savoir son tracteur, en attendant le jugement du chauffeur le 28 août.
Vu que, attendu que, nonobstant...,  le procureur a décidé de laisser le tracteur reprendre le chemin des champs, avec l'interdiction toutefois de quitter le territoire (rester la propriété du GAEC) et sous condition de rester cantonné à un usage strictement agricole.

notre "héros" local...
Si vous venez à Notre Dame, vous pourrez donc le voir tout fier de sa liberté retrouvée, s'ébrouant à tirer les remorques de grains (la moisson a enfin commencé!) ou à faucher les dernières parcelles d'herbe.
Ces sorties au grand air vont lui permettre de se débarrasser de toutes les traces de gaz lacrymogène qui n'ont  bien sûr pas été enlevées pendant sa détention.

lundi 16 juillet 2012

Le pouvoir à l'épreuve de la réalité...


Quelques semaines de pouvoir… et déjà les mauvaises nouvelles s’amoncellent. L’audit financier de la Cour des Comptes révèle une situation financière plus préoccupante que jamais : le déficit est plus important que prévu ; le taux de croissance doit être revu à la baisse. L’Etat doit dégager de nouvelles recettes fiscales et poursuivre son effort de réduction des dépenses.
Et dans ce contexte, quid du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes ?
Nous pourrions penser que la rigueur nécessaire, annoncée par notre premier ministre, J.M. AYRAULT,  conduirait ici à un moratoire, à une reconsidération de tous les éléments pour être sûr, vraiment sûr, de ne pas faire d’erreur. Et bien non ! Il faut peut être se dépêcher tant qu’il reste un peu d’argent dans les caisses…
Pourtant, notre premier ministre parle pour la France « d’un contexte financier de plus en plus contraint ».
Alors que la Cour des Comptes a pointé du doigt les projets d’infrastructure de transport (notamment les lignes LGV) du quinquennat Sarkozy dont le coût cumulé serait de 260 milliards d’euros (financé bien sûr par des partenariats Public-Privé mais avec 1/3 à la charge de l’Etat et 1/3 à la charge des collectivités locales), les sages ne parlent pas du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, pourtant réfuté en termes d’utilité par l’Europe. Peut-être le pensent-ils abandonné par notre premier ministre si  réaliste, si rigoureux dans sa gestion financière, si soucieux du dialogue, si raisonnable et si averti ?
Et bien non, il n’en est rien !
Ici, le projet continue avec une répression qui s’accentue et se durcit (les prémices du changement sont effectivement très perceptibles à Notre Dame des Landes !). Ainsi, lors du démarrage des enquêtes publiques, Sylvain FRESNEAU, opposant historique, et son tracteur, se sont vus interpellés pour violence avec arme (le tracteur !) et refus d’obtempérer. Sylvain longuement interrogé a été libéré au bout de 10 heures ; son tracteur, par contre, est aujourd’hui à son 29ème jour de détention : il ne se montre pas coopératif et oppose un silence obtus à toute forme d’interrogatoire ; il commence à trouver ses vacances forcées un peu longues, surtout que son lieu de villégiature n’est pas des plus verts (rien ne vaut Notre Dame des Landes pour cela !).
Autre changement et non des moindres : l’accélération du traitement des recours en justice. Le président Hollande nous laissait le temps de la justice avec l’épuisement de tous les recours déposés devant les juridictions françaises. Et bien, la justice, pour une fois (je me demande bien pourquoi !), ne se fait pas attendre et fait preuve d’une célérité surprenante (en toute indépendance, bien sûr…) :
-rejet de la Question Prioritaire de Constitutionnalité sur l’expropriation ;
-rejet par le Conseil d’Etat du recours demandant l’annulation du décret validant la convention passée entre l’Etat et la société A.G.O..

vu sur le chemin du Land'Art 2012 dont le thème est "l'intrus".

Le lendemain de la Conférence Sociale, JP DELEVOYE, saluait cette initiative de F. HOLLANDE qui prône la culture de la négociation alliant compromis et dialogue social, en disant que le « je décide, vous obéissez ! » était terminé.
Pourtant, pour le projet d’aéroport, c’est toujours cela qui s’applique avec une rigidité qui s’accentue et une répression qui se durcit (vive la Gauche si ouverte au dialogue !). 
Nous sommes à la croisée des chemins. Il n’est pas trop tard pour renoncer…
Quel chemin va être pris ?

jeudi 5 juillet 2012

A l'image de la météo...


C’est l’état de mon moral : alternance de nuages et d’éclaircies, de passages dépressifs et de passages combatifs et optimistes. Cela explique, ami(e) lecteur, mon relatif silence en ce moment où l’espacement entre mes écrits grandit.
Voilà, nous avons été bien occupés : nous avons eu la visite du juge d’expropriation fin juin, la préparation du contre mémoire en réponse aux mémoires d’offre reçus. AGO estime très simplement : un bâtiment agricole de stockage, c’est 27€ par m2 (90€ neuf avec abattement de 70% pour vétusté) ; une stabulation (la notre a été construite en 1999), c’est 57€ par m2 (190 neuf avec abattement de 70% pour vétusté) ; aucune prise en compte de la mise aux normes, des bétons existants…
Comme le passage en audience au tribunal est le 18 juillet, le temps nous est compté pour répondre. Nous sommes donc rentrés dans le jeu de la procédure et cela, moralement, est très difficile à vivre (au moins pour moi).
Justifier la valeur de notre exploitation est éprouvant.
Les relations avec l’entourage sont perverties par cette montée en puissance du projet d’aéroport. Une partie de notre entourage professionnel nous a condamnés et lorgne sur nos restes. 
Cela nous ôte même notre légitimité à parler : « Si l’aéroport se fait, c’est ceux qui restent qui en subiront les conséquences ! », m’a-t-on dit. J’imagine la suite : «Toi, tu vas partir et en plus, tu vas t’en mettre plein les poches !».
Heureusement, il y a les autres. Comme le dit si bien l’adage : «c’est dans l’adversité que l’on reconnait ses véritables amis.» Ils sont nombreux et de tout horizon... et dans mes moments gris-noirs, les savoir là illumine un coin de ciel et élargit mon horizon.