C’est l’état de mon moral : alternance de nuages et
d’éclaircies, de passages dépressifs et de passages combatifs et optimistes.
Cela explique, ami(e) lecteur, mon relatif silence en ce moment où l’espacement
entre mes écrits grandit.
Voilà, nous avons été bien occupés : nous avons eu la
visite du juge d’expropriation fin juin, la préparation du contre mémoire en
réponse aux mémoires d’offre reçus. AGO estime très simplement : un
bâtiment agricole de stockage, c’est 27€ par m2 (90€ neuf avec abattement de
70% pour vétusté) ; une stabulation (la notre a été construite en 1999),
c’est 57€ par m2 (190 neuf avec abattement de 70% pour vétusté) ; aucune
prise en compte de la mise aux normes, des bétons existants…
Comme le passage en audience au tribunal est le 18 juillet,
le temps nous est compté pour répondre. Nous sommes donc rentrés dans le jeu de
la procédure et cela, moralement, est très difficile à vivre (au moins pour
moi).
Justifier la valeur de notre exploitation est éprouvant.
Les relations avec l’entourage sont perverties par cette
montée en puissance du projet d’aéroport. Une partie de notre entourage
professionnel nous a condamnés et lorgne sur nos restes.
Cela nous ôte même
notre légitimité à parler : « Si l’aéroport se fait, c’est ceux qui
restent qui en subiront les conséquences ! », m’a-t-on dit. J’imagine
la suite : «Toi, tu vas partir et en plus, tu vas t’en mettre plein
les poches !».
Heureusement, il y a les autres. Comme le dit si bien
l’adage : «c’est dans l’adversité que l’on reconnait ses véritables amis.»
Ils sont nombreux et de tout horizon... et dans mes moments gris-noirs, les
savoir là illumine un coin de ciel et élargit mon horizon.
Je pense qu'il serait temps que les gens commencent à penser à leurs intérêts propres. Les anti-aéroport comme les pro-aéroport. Au bout du compte,quel avantage y aurait-il pour chacun à ce que l'aéroport se fasse ? Qu'y a-t'il à y gagner ? Mais surtout, qu'y a-t'il à y perdre? En dehors des nuisances provoquées directement par l'installation, il y aura aussi toutes celles crées par les voies de communication qui s'y rapportent. Quand aux riverains de Nantes Atlantique, leurrés par l'appellation "transfert", ils doivent bien se rendre compte qu'on ne va pas déplacer aussi Airbus. Les usagers sud-Loire ont tout à y perdre, les usagers nord-Loire pas grand chose à y gagner. A qui tout cela va-t'il profiter sinon à Vinci et ceux qu'elle arrose ? Et ce ne sera qu'un bénéfice temporaire, sans commune mesure avec les pertes subies par les occupants actuels et les futures générations. Nantes ville verte ? Si je comprends bien, quand un habitant de NDDL voudra montrer la verdure et l'eau à ses enfants, il lui faudra prendre un car pour la ville ! Le monde à l'envers, est-ce bien ce que l'on veut pour demain ? Alors, même si je ne suis pas concerné directement par ce projet, je soutiens ceux qui mènent la lutte m'interroge sur les moyens de faire triompher leur cause.
RépondreSupprimerMerci Sylvie d'avoir trouvé ces mots, tu n'es pas seule !
RépondreSupprimerDans ce moment on est en face d'une sentiment de impuissance et injustice qui est dur à vivre. Et on peut partir par les faits que ça va durer encore un moment et même monter en pression. Notre devoir est peut être de essayer de nous préserver plus que possible, de nous protéger un vers l'autres. Jusqu'au le jour de récolte de nos efforts, le jour d'abandonne de l'Aeroport. Mes penses a toi et ta famille, Marina