L’ouverture de la Conférence
Environnementale avec omission des sujets qui fâchent (Notre
Dame des Landes et gaz de schiste) ne pouvait nous laisser sans réaction. Un
car était prévu pour venir manifester devant le palais Iéna le 14 septembre,
histoire de rappeler au président Hollande le projet Notre Dame et solliciter
des rencontres ; une action complémentaire et inattendue s’imposait comme
une évidence. Et nous voilà partis jeudi matin avec tracteur et moutons à
Paris.
Face à l’impressionnant déploiement sécuritaire déployé aux
abords du palais Iéna, nous avons choisi un lieu symbolique : la
Tour Eiffel et le champ de Mars.
Clin d’œil au Larzac bien sûr qui aurait dû amener les journalistes TV cherchant une approche originale sur la Conférence à venir nous voir. La seule télé à venir nous rencontrer a été « Télé libre » dont les journalistes ont fait un long reportage et semblaient très intéressés par le sujet. Nous avons eu également des radios (France inter et RTL) et quelques journalistes de presse (AFP, journal).
Clin d’œil au Larzac bien sûr qui aurait dû amener les journalistes TV cherchant une approche originale sur la Conférence à venir nous voir. La seule télé à venir nous rencontrer a été « Télé libre » dont les journalistes ont fait un long reportage et semblaient très intéressés par le sujet. Nous avons eu également des radios (France inter et RTL) et quelques journalistes de presse (AFP, journal).
Attirer l’attention
pour mettre Notre Dame des Landes à l’ordre des questions
environnementales, telle était notre ambition. Remarqués, nous le fûmes !
Une opération installation commando réalisée en quelques
minutes: tracteur débarqué (il ne restait qu’à le décorer), moutons lâchés dans
l’enclos prestement monté. Tout cela sous l’œil ébahi et plutôt amusé des
passants, les touristes dégainant prestement leur appareil photo et
photographiant à tout va : des moutons et un tracteur devant la tour
Eiffel, cela ne se voit pas tous les jours !
Arrivent rapidement différents services des autorités.
D’abord les hommes en vert chargés de l’entretien des pelouses :
« vous devez enlever les moutons ; la pelouse est en repos ! Et
vos piquets ? Vous avez dû abîmer les têtes d’arrosage enfouies dans
l’herbe… ».
touristes en action... |
Puis les hommes en bleu de la sécurité de Paris et ceux de la Police. Tous veulent bien sûr
parler au responsable qui est introuvable puisque nous sommes tous responsables !
Nous surprenons alors des conversations téléphoniques surréalistes entre les
employés et leurs chefs : « OK, nous cherchons la plaque d’immatriculation
du tracteur ! » Dominique s’empresse aussitôt de la recouvrir d’une
feuille avec triangle non à l’aéroport. Heureusement, il y a les restes d’une
vieille plaque coupée en deux qui occupent le policier pas trop zélé (celui-là
devait nous trouver sympathiques). «Oui, bien (chef), nous devons verbaliser
les moutons. Mais individuellement ou alors le lot ? ». Dès qu’il a
raccroché, l’employé nous dit : « je ne vois pas de plaque, je prends
celle-ci en photo pour que mon chef me fiche la paix. La police est là… Elle n’a qu’à
chercher… ». Les mésententes entre hommes en bleu nous servent.
Des tractations téléphoniques s’engagent… Nous sommes une
trentaine : est-ce suffisant pour résister et rester ? Notre atout
est d’être sous l’œil des touristes dont le passage est incessant. C’est cela
qui nous évite sûrement un déménagement manu militari. Le dispositif de surveillance
s’allège : nous avons désormais des voitures banalisés avec agents de la Direction de l’Ordre
Public et de la
Circulation à nous surveiller. Dès lors, nous saisissons
toutes les occasions qui se présentent :
-
un défilé de 2 chevaux qui stationnent un long moment
devant nous attendant le car de personnes que les chauffeurs doivent emmener au
restaurant. Le tracteur s’insère alors dans le cortège et fera même plusieurs
fois le tour de la place au départ des voitures.
-
la même opération est reconduite avec des triporteurs
mais ceux-ci sont rapides et lâchent assez vite Dominique…Qu’importe, c’est
encore l’occasion de rouler et d’aller même flâner dans les allées…
Finalement, on nous tolère. Nous sommes donc partis pour rester cette nuit. Nous instaurons des tours de garde et pique niquons. La nuit tombe peu à peu ; la tour Eiffel s’illumine… La soirée commence …
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