Certains partent se coucher (dans les véhicules ou à la
belle étoile) ; les autres veillent avec des discussions sympathiques avec
les noctambules. Je m’endors avec les bêlements des moutons qui s’appellent
régulièrement et le bruit des conversations…
Réveil à 3h30 : c’est mon tour de veille. Je rejoins
péniblement (dur, dur d’être un héros !) les autres, déjà bien réveillés
eux ! L’eau chauffe pour un petit remontant. Notre nuit tranquille est
animée par l’arrivée d’un noctambule éméché, bouteille de whisky à la main, qui
s’incruste. Abdel est en mal de compagnie et apprécie visiblement la nôtre.
Cela nous vaut de bonnes séances de rires (Abdel voulant monter sur le tracteur
et s’installant à l’envers sur le capot),
des jeux de rôle (Bernard et moi-même s’instaurant parents de « la belle
princesse » découverte par Abdel, Séverine)… Notre fin de nuit fut bien
occupée avec lui et drôle. Nous avons bien ri lorsqu’un des policiers
qui veillait sur nous vint nous voir. Abdel s’empressa alors d’engager la
discut avec lui et lui fit même remarquer qu’il avait du ventre. Le policier
précisa que c’était son gilet pare balle. Abdel rigolard lui dit qu’il abusait
des tajines… Au matin, il était encore là
et nous commencions, ma foi, à être un peu fatigués par sa présence. Il
figure sur une des situations cocasses rencontrées : l’agent de
renseignement en civil jouant le photographe pour un couple de touristes (si,
si…).
les héros sont fatigués... |
l'agent des RG à la photo sous les yeux d'Abdel (blouson vert) |
Avec Séverine, vers 6h, nous sommes allés voir le Palais
Iéna : nous y sommes arrivés mais déjà 9 cars de CRS étaient là… à
attendre nos camarades...
-des petits tours en tracteur dans les allées ce qui vaut de belles photos devant la tour Eiffel ;
-des opérations dispersement
où chacun part dans une direction différente pour affoler les forces de
l’ordre ;
- un petit tour avec un mouton sandwich à la Tour Eiffel. Cela amuse
beaucoup les touristes. Nous mettons le mouton à pâturer dans les parterres.
Deux policiers viennent nous voir : « Que faites-vous là ? La
pelouse est interdite ! ». « Nous promenons un mouton ; il
y a bien des gens qui promènent des chiens ! ». « Si vous êtes
avec les manifestants, vous devez y retourner… ». « Nous faisons faire
du tourisme au mouton : un si long voyage, il ne peut repartir sans avoir
vu la tour Eiffel ! ». L’agent des renseignements nous suit pas à
pas…Nous le ramenons au camp en prenant notre temps.
Peu à peu, nous voyons arriver par tous petits groupes une partie des manifestants du car qui viennent nous retrouver : l’occasion d’une belle photo de famille!
Grâce au blog de Sylvie et Marcel, nous aurons (bien ?) plus tard le grand plaisir de relire toutes "ces tranches de lutte" lorsque l'aéroport sera définitivement classé au rang des vieilles lunes.
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