Vendredi 13 décembre, réunion de suivi des engagements de
l’Etat à la préfecture.
Avec Sylvain, nous décidons d’y aller puisque nous sommes
invités comme la plupart des associations d’opposants. Nous avions assisté à
celui d’avril, dans lequel la commission du dialogue avait présenté ses travaux
et le Préfet avait promis un calendrier des travaux et une nouvelle réunion de
lancement dès fin juin.
Une nouvelle réunion avait finalement été programmée
pour le 15 novembre, puis annulée deux jours avant…Je vous rappelle que la
prise de position publique de Jacques Bankir était le 12 novembre…
Nous sommes en attente du contenu, mais aussi de l’ambiance
de cette réunion.
Pour le cadre, imaginez une grande salle, chaque table est
équipée de 2 micros, les participants : grands élus et grandes
administrations, élus de la CCEG
et quelques opposants.
Le Préfet commence par rappeler tout l’intérêt des 6
derniers mois de travail qui ont permis « des moments d’échanges
contradictoires » , permis de « confirmer le projet », et enfin
« permis une approche compensation en qualité et efficacité ». « La
maîtrise du foncier sera faite dans les prochains mois et les procédures
juridiques se terminent ». « Les mesures loi sur l’eau sont en phase
d’achèvement, avec un dépôt qui sera fait avant Noël ».
Jacques Auxiette prend la parole en évoquant « le
dialogue permanent », mais « le temps de l’action est
venu » ; « ces six mois d’attente ont un coût, je souhaite que
cette réunion soit conclusive », « le déplacement des espèces doit
avoir lieu avant le printemps » et enfin du Auxiette pur sur « l’état
de droit, le respect des procédures et de sécurité ».
Philippe Grosvalet poursuit sur « l’impatience
d’aboutir, tous les citoyens qui me disent combien ils attendent l’avancée de
ce projet ».
Après cette ambiance posée, disons impatience et fureur des
décideurs, nous attaquons le contenu :
Accompagnement du
territoire
Un accord cadre sera signé entre les territoires concernés,
la région et le département.
Les soutiens financiers seront conséquents si les travaux
commencent.
Un volet soutien à l’emploi et à la formation.
Sur le plan agricole,
la mise en place d’un PEAN de 17000ha est une très forte protection à long
terme contre l’étalement urbain, sanctuarisation ont-ils dit. Entre nous, dans
ces 17000 ha, le Conseil Général a prévu d’y mettre les compensations
écologiques, on restera donc au cœur du projet.
Pour la desserte de l’aéroport de Notre Dame (enfin ce qui
est prévu) :
-A l’ouverture : desserte routière par navette :
Nantes - Notre Dame 40mn et 45 si le trafic est chargé ;
-Puis la liaison se fera par le tram train périurbain ;
-Enfin, en 2030, une liaison ferroviaire Nantes - Rennes
desservira Notre Dame dans le cadre d’un réseau Bretagne-Pays de Loire.
Sur le volet
environnement, toutes les demandes ont été prises en compte.
L’état des lieux va se poursuivre jusqu’au début des travaux
(Ah bon, il serait incomplet ?)
Les prescriptions seront élaborées parcelle par parcelle.
Les compensations seront augmentées de 10 % pour garantir
leur efficacité.
La totalité des compensations sera mise en œuvre avant la
fin des travaux (ah, c’est nouveau !)
L’observatoire du suivi environnemental sera piloté par un
comité de scientifiques et si une mesure n’est pas respectée, la police de
l’eau contraindra l’opérateur à trouver une solution.
Les mesures mises en place chez les agriculteurs se feront
dans le cadre d’un protocole avec la
Chambre d’Agriculture.
Cet engagement qualité est absolument innovant en France et
a reçu un avis quasi unanime du CODERST.
Pour les espèces protégées, même mode de gouvernance ;
les recommandations de la CNPN ont été suivies ;
le campagnol amphibie est en cours d’enquête.
Ils finalisent la synthèse de la consultation sur le net.
Les questions portent sur les experts scientifiques qui
avaient invalidé le projet sur le plan environnemental et que l’on a remplacé
par le comité de scientifique qui lui est lié au projet dans la durée.
Le Préfet répond par le fait que la commission du
dialogue est dissoute donc fin des experts et il n’imagine pas de système plus
sûr pour garantir les résultats, rendez vous pour les résultats.
A noter une prise de parole du CESER : « nous
avons à nouveau communiqué sur l’intérêt de ce projet à condition qu’il soit
fait avec sérieux, et là avec ces informations que vous nous donnez, nous
sommes parfaitement rassurés » (il y a des gens, ils sont parfaits dans
leur rôle, c’est pour cela qu’on les invite d’ailleurs !)
Les études de la DGAC
Là, il faut dire que la matinée est avancée, que tout le
monde fatigue, ce sera parfait pour nous noyer.
Exposé compliqué sur le PEB; leur approche est la seule
réaliste…
A terme, c’est 80000 riverains touchés à Nantes Atlantique.
Sur l’aménagement, je n’ai retenu que le coup de la
piste :
« Elle ne permet pas l’accueil de tous types
d’appareils » ; « pour accueillir 9 millions de passagers, il
faut décaisser et remettre à plat » ; « tous les autres
aéroports français de même dimension ont 2 pistes ce qui permet de reporter le
trafic de l’une sur l’autre, mais là il faudrait fermer 3 mois pour faire ces
travaux » ; « et quand je dis 3 mois, mes collègues me disent
que c’est plutôt 6 , cela coûterait très cher, nous ne sommes pas certains
d’avoir pris en compte tous les coûts induits » (un vrai poème !).
« en fait le coût du maintien à Nantes est de 685
millions d’euros à comparer à 808 à Notre dame, mais auquel il faut ajouter 85
millions pour le coût de la fermeture de la piste et 55 pour l’achat de 114 Ha qui seraient
nécessaires » (soit 482 000 euros l’hectare contre 1 600 à Notre Dame, on ne
pourrait pas faire une déclaration d’utilité publique dans ce cas ?)
Sur la piste actuelle de Nantes Atlantique, les besoins
d’Airbus seront de 100 vols par an et le gabarit des Beluga va augmenter, donc
la piste doit être maintenue, il n’est pas possible de la raccourcir. Les taxi
way peuvent être supprimés, mais il faut maintenir la tour de contrôle.
Au total, ce sont 224 Ha qui seront libérés (au prix vu tout à
l’heure, cela vaut 108 millions d’euros, voilà qui est motivant!).
En conclusion, nous avons une envolée lyrique sur les 6000
logements à construire soit 15000 habitants de plus (par an ?) et 80 ha disponibles pour les
entreprises soit l’accueil de 5000 emplois dont 1000 chercheurs (et nous qui
croyions que c’était dur de créer des emplois…il faut donner le tuyau à Jean-Marc !).
Dans la discussion, Claude conteste vivement la DGAC sur le plan technique,
qui « charge la barque et ne prend pas en compte la modernisation des
avions ».
Alors là, ils lui tombent dessus à bras raccourcis,
« on ne peut pas contester la compétence de la DGAC », « vous
dites n’importe quoi » ... (Mr Bontemps, PCF, excelle à cela…)
Ils ont enfin un opposant à croquer…
FNE dit son insatisfaction de la méthode et des comparaisons
faites, mais très posément, on voit qu’il a l’habitude des vents contraires.
CGPME : « mais l’aéroport fermé 3 mois, c’est
pas possible, il faut nous le dire s’il ne faut plus investir en Pays de
Loire » (parfait, mais parfait dans le rôle, eux aussi !)
Jacques Auxiette conclut en parlant de temps perdu, de
réunion conclusive, du temps à l’action, mais on sent qu’il fait de gros
efforts pour se maîtriser.
Le Préfét conclut sans donner de calendrier précis, mais en
en promettant un à venir (comme il y a 8 mois).
Puis, c’est n’importe quoi, Des Ailes pour Ouest fait tout
un laïus contre les opposants qui appellent à résister partout, dans les lieux
de pouvoir. Il cite les squatters et interpelle les maires qui ne font pas
régner l’ordre.
Enfin, la CGT
qui elle non plus n’a pas compris que c’était fini, repose une question, mais
bien gentille comme toujours.
Bon , enfin, on arrête, c’est très épuisant, voire déprimant
tout cela.