Geneviève Lebouteux
Conseillère régionale,
avec le soutien de la
coordination des opposants au projet de nouvel aéroport
à
Monsieur le Président de la
République
Palais
de l’Elysée
55
rue du Faubourg Saint Honoré
75008
PARIS
La Chapelle, le 20 septembre 2012
Monsieur
le Président,
Vous avez reçu ces trois dernières semaines des
courriers de Sylvie et Marcel Thébault, de Brigitte et Sylvain Fresneau et de Chantal
et Thierry Drouet, soutenus par l’ensemble de la coordination des opposants au
projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes, vous demandant un entretien.
Leurs demandes étant restées sans réponse à ce jour, je la réitère aujourd’hui.
Vendredi dernier, trois personnes de la
coordination ont été reçues par M Kesler, directeur de cabinet de M Cuvillier,
Ministre des Transports. Deux heures d’écoute attentive de sa part. A l’heure où
le Ministère des transports va revisiter les projets du SNIT, il est impératif que le projet de nouvel
aéroport à Notre Dame des Landes fasse partie de cette mise à plat. En
effet, la somme annoncée pour la construction de cet aéroport est très loin du
compte. Au moment où, en 2010, l’Etat a contractualisé avec Vinci et avec les
collectivités locales impliquées, le plan de financement suivant a été
acté :
TTC, en millions d’euros
|
Coût total
|
Etat
|
Collectivités locales
|
Vinci
|
Desserte routière
|
97,0
|
48,5
|
48,5
|
0
|
Equipements de
navigation aérienne
|
34,0
|
34,0
|
0
|
0
|
Plateforme aéroportuaire
|
441,5
|
64,0
|
67,0
|
310,5
|
Total contractualisé
|
572,5
|
146,5
|
115,5
|
310,5
|
Part de chacun (%)
|
100,0
|
25,5
|
20,2
|
54,2
|
Au
passage, vous remarquerez que 262 millions d’euros d’argent public sont prévus
pour ce projet d’aéroport 100 % privé (il s’agit d’une DSP de 55 ans) ; le
« retour à meilleure fortune » attendu par les collectivités locales
pour leur investissement sur la plateforme cache en fait une subvention.
Plusieurs
dépenses publiques sont encore à venir pour ce projet :
- Une nouvelle
ligne ferroviaire grande vitesse Nantes-Rennes passant par Notre Dame des
Landes pour laquelle le débat public est prévu début 2013 : 3 milliards
d’euros ?
- La
restructuration des accès routiers (trois routes départementales à
dévier) : 115 millions d’euros ;
- Un nouveau
franchissement de la Loire ?
(600 millions d’euros)
- Un accès vers
Nantes par tram-train : 150 millions d’euros
- L’entretien et
le fonctionnement de la piste actuelle, maintenue pour Airbus : les
collectivités cherchent comment le financer…
Par ailleurs, je suis, comme beaucoup, persuadée
que les coûts de construction de l’aéroport et de sa desserte routière sont
sous-estimés : la comparaison avec d’autres constructions ou extensions d’aéroports
laisse à penser que le coût sera probablement double (de l’ordre du milliard
d’euros). On sait d’ailleurs que les dépassements de coûts sont très courants :
la moyenne européenne est de 40 % de dépassement de coût de construction pour
ce type de projets.
Au final, votre gouvernement aurait tout intérêt à
remettre à plat ce projet. A quel besoin doit-on répondre ? Peut-on faire
autrement ? Comment préserver le dynamisme des régions de l’Ouest tout en
préservant les terres et les emplois agricoles, les zones humides, la
biodiversité ? Je vous rappelle d’ailleurs que les bases économiques sur
lesquelles est fondé le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes sont non
seulement très optimistes relativement à la situation du secteur aérien, mais
aussi « pipeautées », de façon à présenter un intérêt économique
global pour ce projet, alors que c’est faux (cf l’étude économique indépendante
du cabinet européen CE Delft, non démentie à ce jour, sur le site du
CéDpa : aeroportnddl.fr ).
Monsieur le Président, lors de la conférence
environnementale de la semaine dernière, vous vous êtes engagé clairement pour
une transition écologique de notre société. Votre premier Ministre, M Jean-Marc
Ayrault, à la Fête
de la Rose en
Loire Atlantique ce week-end, a parlé d’une « société de la
sobriété ». Entièrement d’accord. L’Ouest et la Loire Atlantique
ont droit à avoir toute leur part dans cette transition et n’ont pas à souffrir
d’une décision d’un autre siècle aux conséquences désastreuses à tous niveaux,
pour laquelle Monsieur Fillon, alors premier
ministre, avait signé la déclaration d'utilité publique.
Monsieur le Président, au nom de la coordination
des opposants au projet d’aéroport, je réitère notre demande d’un entretien sur
ce sujet, très rapidement.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l'expression
de mon profond respect.
Geneviève
Lebouteux
Membre du collectif des élu-e-s
qui doutent de la pertinence du projet d’aéroport
(CéDpa)
___________________________________________________
Geneviève Lebouteux face à Benoit Bruno (ex directeur d'AGO), Jean-François Gendron (président CCI) et David Solon (journaliste à terra Eco), lors d'un débat sur Télénantes, émission "On n'a pas tout dit".
http://www.telenantes.com/Actualite/On-n-a-pas-tout-dit/2011/11/On-n-a-pas-tout-dit
Geneviève Lebouteux face à Benoit Bruno (ex directeur d'AGO), Jean-François Gendron (président CCI) et David Solon (journaliste à terra Eco), lors d'un débat sur Télénantes, émission "On n'a pas tout dit".
http://www.telenantes.com/Actualite/On-n-a-pas-tout-dit/2011/11/On-n-a-pas-tout-dit
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