Cela fait deux fois que des militants me rapportent des
paroles d’agriculteurs assez énervés sur le dossier Notre dame des
Landes : « nous, on est du métier, on sait que tout ça, c’est
une histoire d’argent. Ils font ça pour avoir plus d’argent
encore ! ».
Faut-il répondre à cela ?
Sur le fond, les gens peuvent penser ce qu’ils veulent, ce
n’est pas très grave. Mais que des agriculteurs ne se mobilisent pas pour
défendre le foncier, à cause d’une incompréhension, c’est dommage !
Alors, reprenons sur quelques points.
Que notre présence fréquente dans les médias agace, je le
comprends volontiers.
Que l’on pense que nous parlons plus que nous ne
travaillons, je l’imagine volontiers.
Que l’on se dise : « ils font pleurer sur leur
sort, alors qu’ils vont toucher un paquet de fric », j’ai plus de mal à
suivre.
Dans ce combat, notre rôle d’agriculteurs est de témoigner
de ce qu’est l’agriculture ici, du bocage, des zones humides, de ce qui serait
détruit... Nous avons fait tourner les journalistes entre les différentes
exploitations très impactées et acceptant l’échange avec les journalistes.
Dans le feu de l’actualité, c’était deux entretiens par jour
pour nous.
Sur le fond, nous avons toujours expliqué notre refus d’un
accord amiable et donc la procédure judiciaire d’expropriation. Nous ne nous
sommes pas posés en victimes de la justice ou d’un mauvais traitement de Vinci,
mais en victimes d’un projet inutile.
Nous avons accepté le terme de « résistant », qui
nous parait prétentieux, mais explique bien notre position si on l’emploie au
sens strict et sans références historiques.
Sur l’aspect financier, nous ne connaissons pas encore le
montant du chèque décidé par le juge, mais nous sommes convaincus qu’une
négociation amiable aurait permis de négocier plus. Par exemple, pour la
maison, en la vendant au conseil général, nous aurions touché 120% de la valeur
du marché (source maire de Grandchamps des fontaines) et aujourd’hui la somme
que nous permet de demander l’attestation de notaire dont nous disposons, nous
semble en dessous du prix du marché. Pour l’indemnité au fermier sortant, la
somme aurait été la même, amiable ou par justice. Non, il n’y a rien d’évident à
gagner pour les agriculteurs à passer par le juge d’expropriation. C’est une
question de principe. Et nous avons le droit de demander de quoi survivre
ailleurs.
Pour les braves gens agriculteurs, un exproprié, c’est
l’oncle d’Amérique avec les poches qui débordent d’euros. Qu’ils
réfléchissent à la vente simultanée de leur maison, de leurs bâtiments
d’élevage aux normes et tout, et aussi du foncier. Vers 50 ans, chez tous, cela
doit faire une somme assez coquette.
Nous n’avons jamais dit que le combat de Notre Dame était
une histoire d’argent.
C’est avant tout une histoire de 1650 ha sacrifiés, au
profit d’un projet immobilier pour Nantes. Un défilé de mensonges sur la
saturation, sur la sécurité, sur l’emploi et sur la rentabilité. Ne me croyez
pas, mais écoutez les pilotes de ligne.
C’est cela qui devrait faire réagir tous les agriculteurs,
et en réalité, en fait réagir bon nombre.
Enfin, expliquez-moi le plus financier lié à la grève de la
faim.
De Marcel, paysan à Notre Dame
Bonjour Marcel,
RépondreSupprimerJe ne suis pas agriculteur mais directement concerné par votre métier puisque moi je mange 3 fois par jour et je le sais ... ce qui n'est visiblement pas le cas de tout le monde puisque malheureusement trop nombreux sont ceux qui ont faim ... trop nombreux aussi sont ceux qui oublient qu'ils n'ont pas faim.
Bref, lorsqu'un blocage perturbe mon petit quotidien, je me renseigne avant de prendre partie.
En l'occurence, sur ce projet là, y'a pas photo. Pas une seule personne de mon entourage ayant pris une heure de son temps pour se faire son idée n'y est aujourd'hui favorable.
Donc ta lutte mon bon Marcel, non seulement elle est juste mais en plus elle est salutaire.
Moi je te dis MERCI de m'avoir bloquer le passage, ça a eu le mérite de m'ouvrir les yeux.
Que ceux qui ne te comprennent pas tapent sur leur moteur de recherche internet: "un projet de 1967 pour répondre aux défis de notre temps"
Ca leur permettra de gagner 1/2 heure et donc de te rejoindre plus vite dans la rue.
Cordialement,
Philippe
bonjour
RépondreSupprimer"la france d'en bas" comme ils disent est entrée dans la lutte et elle est legitime
ces gens avec de beau costumes et de belles paroles voudraient nous expliquer que défendre son bien,sa terre ne serait pas légal (quand on plie une bouse dans un joli papier brillant avec un joli noeud,ça reste un bouse)
ils oublient souvent d'ou ils viennent
vous n'êtes pas seul dans ce combat
je me souvient d'un projet de barrage (laborie)dans les cévennes ,utilité publique et tout le toutim.terre des cévenols,des camisards
eux(les promoteurs)se souviennent de leurs pelles mécaniques et autres buldozers flambant dans le crepuscule(que c'était beau)
alors ils sont partis ailleurs
la terre ne nous appartient pas,nous en sommes les locataires,garants de la transmettre aux générations futures dans un meilleur état que nous l'avons trouvé
dans nos colines les anciens avaient battis des murettes(faisse,restanque,accol)en commun,pour le bien de la communauté.maintenant c'est une minorité(sois disant bien pensante)qui voudrait imposer sa vision a la majorité
Article 25 de la déclaration des droit de l'homme et du citoyen
"La souveraineté réside dans le peuple; elle est une et indivisible, imprescriptible et inaliénable."
tenez bon,croyez en vos convictions,n'écoutez pas les discours de ces hommes avides de pouvoir et de plaques en bronze ou sont gravés leurs noms.qui tiennent la loi dans une main et la matraque dans l'autre.
je n'ai pas fait de grandes études mais je sais d'ou je viens
alain