dimanche 31 mars 2013

Bellevue : jugement sans surprise…



A Bellevue, jeudi...

 Jeudi 28 mars, nous étions nombreux rassemblés à Bellevue pour recevoir le rendu de jugement de l’occupation protection de ce patrimoine agricole. Ce fut sans surprise : expulsion immédiate, comme pour la chateigne jugée quelques jours plus tôt, assortie d’une amende de 50€ par jour et par occupant. Ensemble, nous avons réaffirmé la non urgence à détruire ce site et notre détermination à le protéger. Les recours juridiques n’ont pas tous été jugés. Nous apprenons que la Commission de Dialogue qui devait remettre
son rapport mardi 2 avril le remettra plus tard. Il faut en peser chaque mot de la rédaction et il faut que le premier Ministre soit disponible pour le recevoir. Nous savons tous combien M. Ayrault est occupé à gérer la France et ce dossier n'est évidemment qu'un détail dans l'ensemble de ses préoccupations. Préparons nous à attendre...




L’Europe se penche désormais sur le dossier de Notre Dame des Landes, qui est peut être « H.Q.E. » (de Haute Qualité Environnementale) sur les papiers d’AGO-VINCI, mais qui s’avère très loin de l’être dans les faits ! Notre Président qui veut faire de la France la nation de l’Excellence environnementale se doit de laisser du temps et de ne pas précipiter les choses ici.





Ici, où la vie continue… Les animaux sont à l’herbe affourragés en foin à cause du printemps froid et humide.
Au liminbout, nous avons de nouveaux occupants dans une parcelle d’AGO… et leur nombre augmente de jour en jour ! Le printemps arrive et nous avons toujours l’espérance chevillée au corps… grâce à tous ! MERCI !

Un des nouveaux occupants du liminbout

dimanche 24 mars 2013

Une réponse au livre "Aéroport du Grand Ouest : pourquoi j'y crois"

Nantes, le 22 mars 2013

Monsieur le président de la Région Pays de la Loire et du Syndicat mixte aéroportuaire,

Retraité nantais, simple électeur et à l’occasion “citoyen vigilant” devant le Conseil Général depuis plus de 4 ans, je ne me sens pas visé par votre accusation du bas de la page 11, n’ayant pas attendu que notre maire soit à Matignon pour militer contre ce projet inutile et imposé. Aussi, après avoir passé quelques heures à vous lire, permettez-moi de vous faire part de mes réactions éparses, sans toutefois reprendre tous vos arguments archi-connus, car un contre-argumentaire, lui aussi archi connu, virerait une fois de plus au dialogue de sourds.
Je note juste quelques détails. Vous vous gardez bien de signaler que les pistes de l’AGO  ne seront pas parallèles (et donc pas utilisables en même temps), qu’il n’y aura pas de taxiway (à la différence de Nantes-Atlantique), et qu’il ne serait pas nécessaire de construire une ligne de chemin de fer pour desservir tout de suite Nantes-Atlantique (puisqu’elle existe déjà)… Bref, que AGO sera globalement moins bien que Nantes-Atlantique qui est, comme vous le reconnaissez p. 29 “le seul aéroport à vocation internationale dans l’Ouest”, desservant actuellement 30 pays étrangers. Plus beau, mais moins bien et pas plus sûr. Et plus neuf, donc plus cher, proposera-t-il autant de services ? Et puis, les corneilles des derniers arbres abattus à Nantes-Atlantique étaient soi-disant dangereuses pour les avions. Les nombreuses haies bocagères tant vantées d’AGO seront-elles peuplées d’oiseaux plus compatibles avec l’aviation ?

Votre livre m’a d’abord surpris par sa mauvaise foi. Votre argument page 64 sur la création d’emplois me semble caricaturalement court : “En toute bonne foi, personne ne peut contester que la décision de faire cet aéroport créera effectivement des milliers d’emplois à terme”. Personne ? Vous n’avez pourtant plus l’âge de croire au Père Noël. Votre croyance naïve est affichée en gros sur la couverture de votre livre.  Les “Je crois” reviennent 12 fois au fil des 90 pages. Tout est question de foi dans un avenir radieux du libéralisme productiviste. Vous allez jusqu’à croire (pp. 33 et 62) au “retour à meilleure fortune”. Cela nous ferait rire si nous n’étions pas des contribuables.
Avez-vous eu le temps de lire ce que les experts de l’OCDE déclarent dans leur Étude Économique de la France (publiée le 19 mars 2013, page 27) : Certains “aéroports régionaux risquent de représenter une charge pour les générations futures. De même, certaines dépenses d’investissement au niveau local n’auront qu’un effet négligeable sur la croissance future. Par conséquent, la rentabilité des projets d’investissement public devrait être évaluée avec soin.” Personne donc ne conteste les “milliers de créations d’emploi” ? Amen !

Revenons à votre livre. Le PDF permet de compter les occurrences du langage... Par exemple, vous aimez bien parler à la première personne : 43 “vous” contre 91 “nous” et 152 “je”. De même, le mot “décision” revient 21 fois, “choix” 11 fois, “action” 31 fois mais “réflexion” 0 fois ! Comme beaucoup de décideurs français, vous aimez l’adjectif “grand” et l’employez 82 fois. 27 occurrences pour “croissance”, 54 pour “développement” mais seulement 6 pour “pollution”, 3 pour “empreinte écologique”, 2 pour “biodiversité”, 1 seule pour “réchauffement climatique” et 0 pour “loi sur l’eau”. Plus curieux également : 2 “ressource”, 2 “kérosène”, 1 “pétrole” et 0 “transition énergétique”. Avez-vous oublié qu’il fallait du pétrole ? Enfin, aucune occurrence pour paysans, gendarmes, CRS, Opération César, grenades. Autres oublis ou bien votre aéroport est-il une vue de l’esprit ?

Vous semblez aussi en vouloir à Hervé Kempf et à son article à propos du préfet Hagelsteen, “Notre-fric-des-landes” (Le Monde du 4 novembre 2012, article que vous ne citez pas). Dans votre chapitre “La diffamation d’un veuf”, p. 78, vous trouvez odieux d’établir un lien entre “ses fonctions ici, il y a de nombreuses années, et son recrutement” chez Vinci Autoroutes en avril 2011. Préfet à Nantes du 20 juin 2007 au 3 juillet 2009, Bernard Hagelsteen a été responsable de l’enquête préalable à la DUP de l’aérodrome (comme on l’appelait alors) de Notre-Dame-des-Landes et a préparé l’appel d’offre remporté ensuite par Vinci, alors que ce même M. Hagelsteen est à la Cour des comptes pour un dernier poste de haut fonctionnaire. Puis, il prend sa retraite à 64 ans et commence une nouvelle vie professionnelle, cette fois chez Vinci. Moins de deux ans, c’est pour vous “de nombreuses années” ?
Votre mauvaise foi ne s’arrête pas là puisque, toujours à propos de sa reconversion, vous signalez pp. 78-79 que la commission de déontologie “s’est prononcée favorablement. Pourquoi aucun média parlant du sujet n’en a-t-il fait état ?” Cela s’est fait “dans la légalité”, insistez-vous. Il se trouve pourtant que, dans l’article incriminé, M. Kempf écrivait : “Son transfert, visé par la commission de déontologie des fonctionnaires, est légal.” Il en faisait donc état.
Votre paragraphe lapidaire de la page 55 contre M. Kempf et le CE-Delft ne permet néanmoins pas de résoudre “Le mystère des 911 millions” (article d’Hervé Kempf sur Reporterre : http://www.reporterre.net/spip.php?article3885), de même que, sur votre blog, vous n’avez, à ce jour, pas répondu à Jean-Denis Gauthier (à propos des pp. 96-97 de la pièce F de l’enquête préalable à la DUP). Des mystères qui restent entiers.

À propos de croyance, encore, vous affirmez p. 82 “Je crois toujours au progrès”, tout en précisant : au “progrès” dans le sens 19e et début 20e siècle. Pourquoi vous arrêter au début du 20e siècle ? Si vous croyez vraiment à l’AGO, pourquoi ne pas englober les progrès de l’aéronautique ? Auriez-vous honte de ces progrès polluants ? Quand vous écrivez “toujours”, voulez-vous dire que vous croyez au progrès par principe, ou que vous y croyez encore, malgré les malheurs du 20e siècle dus au progrès (par exemple, avec l’atome) ? À moins que vous ne vouliez dire début du 21e siècle ? Déjà, p. 12, vous proposiez un “saut de 40 ans dans le passé”, c'est-à-dire, page suivante, en 1928 … soit 85 ans. Et vous reconnaissez sur votre blog avoir mis 2001 au lieu de 2000 p. 46. Il y a décidément bien des flous dans vos chiffres. Il est vrai que vous n’êtes plus professeur de mathématiques depuis 1972. Pour le coup, il y a de nombreuses années.

Vous adoptez une posture “Développement Durable” à longueur de pages. Le greenwashing d’AGO est en effet sidérant. Le film publicitaire fait rêver ! Les toits végétaux et les parkings bocagers sont du plus bel effet. Je préfère cependant garder les terres de Notre-Dame-des-Landes dans leur configuration actuelle, avec leurs paysans. Pour des raisons autant globales que locales.
Défendre l’agriculture paysanne ici et là-bas, c’est défendre une agriculture de proximité, plus conviviale, vécue à une échelle humaine et tournant le dos au productivisme qui va de pair avec le business pétrochimique mondialisé. Vous semblez le contester puisque vous avez déclaré : "On ne nourrit pas la planète avec une agriculture de proximité" (Nouvel Observateur, 13 décembre 2012). Je crois au contraire que les Africains seraient bien contents de retrouver la maîtrise de leur alimentation plutôt que de voir leur production locale se faire casser par la concurrence de nos produits et par la mondialisation qui les oblige à cultiver les aliments pour notre bétail afin de rembourser leurs dettes. Et chez nous, c'est aussi sur une agriculture de proximité que nous comptons pour nous garantir une alimentation saine et un approvisionnement sans les aléas du marché du pétrole ou de Monsanto. La transition énergétique ne permettra peut-être plus, un jour, d'importer notre nourriture de l'autre bout du monde.
Cet aéroport fait le pari du développement de l’aviation en nous privant de terres agricoles bocagères à 25 km de chez nous. Quand il n’y aura plus de pétrole pour les avions, les pistes seront toujours là alors que nos enfants aurons plus besoin que jamais de prairies.

Vous revendiquez avoir fait ce pari, ce choix “pour nos enfants” (p. 88). C’est votre appréciation. Page 11, vous déclarez “préférer une société en mouvement et tournée vers l’avenir”, avant de dénigrer “le modèle rétrograde proposé” par les zadistes. On peut voir dans leurs expérimentations des pistes pour les générations futures qui ne connaîtront pas la sérénité que notre génération a connue. Ils sont, par la force des choses, moins naïfs que nous. Ils savent qu’entre 1980 et 2005, malgré un grand ralentissement par rapport aux 30 glorieuses, il y a eu 156% de croissance du PIB alors que le chômage augmentait de 50%. Il n’est donc pas surprenant qu’ils ne croient pas à la religion de la croissance et qu’ils cherchent d’autres voies.
Votre chapitre sur la décroissance est particulièrement de mauvaise foi et votre histoire comique sur les mammouths est pitoyable, indigne de vous. Vous refusez la notion d’empreinte écologique et vous vous attaquez aux objecteurs de croissance (que vous appelez avec mépris les “décroissants”) en retournant malhonnêtement les choses à l’envers. En aucun cas, les objecteurs de croissance ne veulent “priver le Tiers-monde” (p. 84). Votre ouvrier vietnamien et votre patriarche africain n’ont rien à craindre d’eux. C’est au contraire notre société de consommation qui crée cette inégalité : 20% des humains consomment 80% des richesses mondiale. Cherchez l’erreur. C’est notre niveau de vie qui est dangereux pour la planète, pas celui des pays sous-développés ! C’est notre système qui les maintient dans leur misère afin de nous permettre de polluer impunément (on a même inventé un marché des droits à polluer). L’Africain consomme moins d’une demi-planète quand le Français en consomme 2,5. C’est à nous de réduire, pas à eux ! C’est grâce à cette sobriété imposée que la planète est encore vivable. Pour combien de temps ?
C’est bien aux générations futures qu’il faut penser, en réfléchissant deux fois avant de foncer droit dans le mur des limites de la planète, si l’on ne veut pas connaître deux de vos phobies, à savoir un retour à la “vie paléontologique” ou un régime “rutabaga” (en auriez-vous trop mangé pendant la guerre ?). Il ne faudrait pas qu’en pariant sur le développement du trafic aérien à l’horizon 2100 (les enfants qui naissent aujourd’hui seront alors encore vivants), au lieu d’anticiper sur la transition énergétique, on obtienne un scénario à la grecque conduisant au déclin de notre belle région, qui n’est ni à la traîne, ni enclavée !

Comme vous le rappelez, la région se peuple de plus en plus. Vous prévoyez (pp. 10 et 66) que le “transfert” permettra d’“accueillir 15 000 habitants à l’intérieur du périphérique plutôt qu’en péri-urbain où ils consommeraient dix fois plus d’espace” agricole. Ce nouvel argument écologiste est pure mauvaise foi. Car ces terrains nantais ne seront pas vendus au même prix que les lotissements ruraux et il y aura donc, malheureusement, autant de terres agricoles détruites pour loger ceux qui, comme aujourd’hui, partent loin pour payer moins. Cet épineux problème foncier ne sera pas réglé... Il mériterait de l’être !

“Les procédures républicaines ont toutes été respectées”, écrivez-vous p. 67. Encore heureux ! Vous semblez scrupuleux sur la légalité procédurière, en oubliant qu’elle n’est pas synonyme de légitimité. Toutefois la loi sur l’eau sera-t-elle respectée ? Pourquoi le projet arrêté par la DUP a-t-il été revu à la baisse ? Pas de réponse dans votre livre.

J’ai connu des Vendéens qui autrefois me disaient du bien de vous. Je vous ai serré la main lors d’un festival de lycéens. Pour la deuxième fois, j’ai voté pour vous au deuxième tour en 2010 car les déclarations conjointes avec EELV annonçaient que la région ne financerait pas cet aéroport (ce que vous vous gardez bien de rappeler p. 22). Je me sens donc aujourd’hui trompé, et je ne pense pas voter de nouveau PS.
Que vous arrive-t-il ? Vous dénoncez une posture polémique chez les opposants et en même temps vous  faites des déclarations belliqueuses à leur égard en présentant votre livre. Vous voulez “assumer quand on expulsera” après avoir remarqué : “Ce n’est pas plus compliqué qu’au Mali” (“Jacques Auxiette charge les opposants”, Ouest-France du 15 mars 2013, p. 6). Suggérez-vous par là que Nantes-Atlantique doive bientôt redevenir l’aéroport militaire qu’il était à l’origine, d’où les Mirage partiront bombarder la ZAD ? Je n’ose évidemment y croire, mais vos propos donnent froid dans le dos.

En revanche, vous avez raison de refuser une société fermée et sclérosée, mais il n’y a pas que l’avion pour s’ouvrir aux autres. Le tourisme de masse à bas-prix conduit bien souvent à consommer du soleil postcolonial dans des complexes hôteliers, plutôt qu’à découvrir une autre culture. L’exemple de votre dandy (p. 83), avec son micro-onde, m’a à la fois touché et peu convaincu, car on peut concrètement découvrir la culture chinoise sans prendre l’avion. On trouve de bons restaurants chinois à Nantes et nous avons par ailleurs accès au cinéma et à la littérature chinoise. J’ai moi-même toujours rêvé d’aller en Chine, mais s’il vous plaît, ne m’obligez pas à y aller, il me serait ensuite interdit d’en rêver…

J’ai bien compris au fil de ces pages que vous croyez à l’AGO, que vous en rêvez. Mais avez-vous réalisé que s’il était construit, vous ne pourriez plus en rêver ?

Voici pour finir le conseil fraternel d’un retraité heureux : laissez donc la place aux jeunes, et arrêtez de vous fatiguer avec ce dossier. Je vous souhaite sincèrement une retraite apaisée.

Cordialement,
Michel Berjon



mercredi 20 mars 2013

Le printemps à Saint Nazaire pour Bellevue!







Nombreux sous le soleil printanier ce matin devant le palais de Justice de Saint Nazaire... Au moins 15 tracteurs (merci aux copains paysans des alentours) et la foule pour accompagner et soutenir les collègues paysans, occupants de la ferme de Bellevue et comparaissant en ce jour pour occupation illégale. 





Lors de sa plaidoirie, l’avocat d’AGO a osé argumenter sur les dégradations pouvant être causées par les occupants dans les bâtiments (alors qu’AGO veut juste faire vider les lieux pour pouvoir tout raser !). Il y a des comiques qui s’ignorent… 

le compte rendu d'audience...
 Tout visiteur de Bellevue a pu se rendre compte de l’important travail de rénovation qui a été effectué depuis l’occupation paysanne du 27 janvier. Le four à pain a même été intégralement restauré et pourra bientôt faire cuire du pain…
Le jugement sera rendu le 28 mars. Nous sommes invités à l’attendre à la ferme de Bellevue à partir de midi.


Le printemps étant là, une serre a été montée devant le palais de Justice et des semailles se sont faites pour illustrer notre indéfectible volonté à défendre et préserver la terre.

le temps des semailles pour Bellevue...

Nous souhaitons que rien d’irréversible ne soit commis à Bellevue… tant que les recours ne sont pas jugés. Il n'y a aucune urgence à détruire ces bâtiments.
Dans nos discussions, des nouvelles porteuses d’espoir : l’abandon officiel du projet de nouvel aéroport à Toulouse, une nouvelle audition à Bruxelles devant la Commission des Pétitions (qui retient la France dans son viseur… Yes !) … et des soutiens spontanés : ainsi, une dame de Saint Nazaire qui venait d’acheter et de mettre son badge nous dit : « je dois aller travailler mais je suis avec vous ! ».
De plus en plus, cette lutte interpelle le citoyen qui ne peut tolérer en ces temps de rigueur un projet qui apparait de plus en plus comme un véritable gaspillage. Elle apparait légitime et résonne en chacun de nous… Aux politiques de l’entendre désormais ! 

les ratisseurs en action

mardi 19 mars 2013

Vigie postale Elysée - Lettre n°30
La dernière lettre
Coordination des opposants - 19/03/2013

Coordination des opposants au projet d’aéroport à Notre Dame des Landes

44130 Notre Dame des Landes


Lettre ouverte                                                                                           
Monsieur François HOLLANDE
Palais de l’Elysée
55 Rue Faubourg Saint Honoré
75008 PARIS 8e


Notre Dame des Landes le 19 mars 2013

Monsieur le Président de la République,


 Depuis le 26 Août 2012, les opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes vous ont écrit chaque semaine une lettre argumentée. Agriculteurs, élus, citoyens, chefs d’entreprise, nous avons tenté de vous expliquer en quoi ce vieux projet, justifié par de nombreuses manipulations de chiffres et quelques mensonges était à la fois inutile, coûteux et destructeur. Nous demandions aussi, dans chaque courrier, à être enfin reçus à l’Élysée. En vain. Chaque semaine, vous nous avez fait répondre que votre emploi du temps ne vous permettait pas de nous recevoir et que notre courrier était transmis au Ministre des Transports, Monsieur Cuvillier. Lui-même doit avoir un emploi du temps semblable au vôtre puisqu’il n’a jamais daigné nous donner le moindre signe ni même nous signaler avoir reçu notre  courrier.

Les 1200 élu-e-s du CéDpa, la cinquantaine d’organisations de la coordination, les 4000 adhérents de l’ACIPA, les 40 000 citoyens réunis sur les site le 17 novembre dernier, les 200 groupes de soutien dans toute la France, toutes les organisations agricoles opposées au projet ne pèsent donc rien ou presque, en tout cas moins que telle ou telle personnalité médiatique…

Nous en sommes évidemment très déçus.

Aussi cette lettre sera-t-elle la dernière. Avant d’achever cette longue correspondance qui s’apparente d’ailleurs plutôt à un monologue puisque nous n’avons eu aucune réponse de fond, nous tenons à vous faire part de notre sentiment au moment où s’achèvent les auditions de la « Commission du dialogue » mise en place par le Premier Ministre.

Bien sûr nous avions bien compris, à la lecture de sa lettre de mission («  accompagner le dialogue dans toutes les phases de réalisation du projet » (sic) !), qu’elle était mise en place pour faire retomber la tension des derniers mois 2012 et  légitimer le dossier sans le remettre en cause. De ce fait, certains groupes de notre coordination ont naturellement refusé de rencontrer cette commission quand, dans le même temps, les forces de l’ordre étaient toujours en nombre à Notre-Dame-des-Landes et que des destructions de maisons se poursuivaient. Cependant, les élu-e-s du CéDpa, conscients des responsabilités dictées par leurs mandats, n’ont pas voulu pratiquer la politique de la chaise vide et ont accepté de la rencontrer. Vous trouverez ci-après leurs analyses :

                « Nous avons été reçus quatre fois longuement. Nous reconnaissons volontiers la qualité de l’écoute de ses trois membres. C’est d’ailleurs la première fois que nous avons pu développer dans le détail nos arguments et présenter nos alternatives. Nous avons fourni de nombreux documents, des chiffres, des cartes, et avons demandé que tout ce travail soit annexé au rapport final et rendu public. Nous avons aussi demandé à la commission de relayer auprès de la DGAC les très nombreuses questions sur les fondements de la Déclaration d’Utilité Publique, auxquelles elle a jusqu’ici refusé de répondre clairement. Le Président Claude Chéreau nous a aussi confirmé avoir demandé une étude rapide sur ce que pourrait être un  Plan d’Exposition au Bruit révisé sur Nantes. Demande qui était la nôtre depuis plusieurs années, toujours refusée au motif «  qu’on allait partir à Notre Dame des Landes».

Malgré cette réelle qualité d’écoute et la volonté exprimée par les membres de la commission  d’ « objectiver certains points », nous sommes sans illusion  comme nous l’étions au démarrage pour les raisons évoquées plus haut. Notre dernière audition, mercredi 13 mars, a confirmé nos craintes. Même si  le Président Chéreau a affirmé qu’à ce jour il ne savait pas encore quelles recommandations seraient faites par sa commission, la discussion qui a suivi nous a donné un certain nombre d’indications.

La commission reconnaîtra vraisemblablement que nombre d’arguments des porteurs de projet ne sont pas valides, par exemple la saturation de la piste (ce que le débat public de 2003 avait déjà tranché). Elle reconnaîtra aussi sans doute que l’extension dans le temps des procédures (débat en 2003, DUP en 2008, enquête loi sur l’eau en 2012) n’a pas contribué à la clarté du débat et explique en partie la situation de blocage actuelle. Cependant, si l’on en juge par les propos tenus, l’argument du pari sur l’avenir surtout en période de crise et la nécessité de proposer un aéroport aux hommes d’affaires afin de relier toutes les capitales européennes dans la journée seront à nouveau utilisés. Lorsque nous avons demandé en quoi Nantes-Atlantique ne pouvait être cet aéroport, on nous a opposé la question du bruit et du risque … Ne vous méprenez pas, nous ne sous-estimons pas ces questions mais nous demandons qu’elles soient elles aussi objectivées. En effet, il nous semble que si ces critères étaient retenus, alors il faudrait que l’État se prépare à financer le déménagement de nombreux aéroports français (Nice, Toulouse, Clermont-Ferrand, Orly,  Roissy, ...) dans une période de restriction budgétaire jamais vue. Le seront-elles vraiment ? Nous en doutons.

Enfin, nous avons été étonnés que le Président Chéreau semble faire une comparaison de qualité environnementale entre le Lac de Grandlieu survolé sans dommage depuis des décennies,  et la zone de Notre Dame des Landes. Evidemment, le lac est un site exceptionnel mais les ornithologues le savent et l’ont dit – apparemment sans être crus ? - le survol n’est pas un danger pour les oiseaux qui sont beaucoup plus menacés par la dégradation de la qualité de l’eau (assainissement et pratiques agricoles) et qui risque de l’être demain en cas d’ouverture à une urbanisation plus forte du secteur. Même si le site de Notre Dame des Landes est différent de la Brière, ou du Lac de Grandlieu, il n’empêche que la destruction de son bocage et de son système hydraulique, en  tête de deux bassins versants, serait  une véritable atteinte à la qualité de l’eau et à la biodiversité. 


Nous ne pouvons ni ne voulons préjuger des recommandations qui seront faites au gouvernement par la commission : peut-être suggérera-t-elle de moins consommer d’espace à Notre Dame des Landes (moins de parkings ? une seule piste ??). Peut-être ira-t-elle jusqu’à dire qu’il n’y a pas réelle urgence et que des études complémentaires seraient nécessaires ? Cependant le Président nous a clairement dit «  qu’il n’avait pas de doute sur la pertinence d’un nouvel outil », ce qui nous  conforte dans notre méfiance du début. Le Premier Ministre pourrait ainsi afficher sa satisfaction puisqu’il aura donné une image d’écoute et de dialogue mais cela ne le fera pas bouger sur le fond. Voyez-vous, Monsieur le Président, nous connaissons bien ici «  la démocratie à la nantaise »… D’ailleurs, pendant le «dialogue», la destruction d’une nouvelle maison est intervenue, AGO déclare qu’il veut détruire au plus vite la Ferme de Bellevue, les fouilles archéologiques ont continué et le début des travaux routiers est annoncé, le tout sous protection militaire, sans doute fort coûteuse… »

Nous, Coordination des opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, continuerons donc à mener notre combat devant l’Europe et la Justice pour que soit stoppé ce projet inutile, dépassé et fort coûteux, et aussi sur le terrain, avec tous les habitants de la zone déterminés à gagner cette lutte.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président,  nos salutations certes respectueuses mais aussi  très amères.

La coordination des opposants

dimanche 17 mars 2013

J. Auxiette, le politique qui n’était pas sage…

En milieu de semaine, les propos de J. Auxiette, entendus au réveil, m’ont littéralement fait bondir du lit :

J. Auxiette, bouillant de colère, s’insurgeait contre les propos, relayés par le Monde, de C. Chéreau, président de la Commission de dialogue. Celui-ci expliquait juste que « tout dossier qui attend une trentaine d’années perd beaucoup de ses possibilités de conviction », d’autant plus que « les arguments justifiant sa construction ont beaucoup varié dans le temps » (et particulièrement ces dernières années !). 
Perdant toute mesure dans ses propos, J. Auxiette se montrait méprisant vis-à-vis de C. Chéreau (grand sage nommé par Matignon, ne l'oublions pas!), ajoutant même qu’ « à Notre Dame des Landes, ce n’était pas plus compliqué qu’au Mali ! », propos qui m’ont scandalisée. 

J’invite M. Auxiette à se montrer digne de sa fonction. A l’heure où M. Hollande rend hommage à Toulouse aux victimes d’un terroriste islamiste, je vous saurais gré, M. Auxiette, de mesurer vos propos. Je suis paysanne à Notre Dame des Landes, indignée par les mensonges des politiques locaux sur l’utilité publique du projet d’aéroport. Je suis une citoyenne responsable, soucieuse de démocratie, de dialogue et de vérité. Je ne suis pas une intégriste islamiste qu’il faut éradiquer du paysage pour le salut de la République !

 Lors de la grève de la faim d’opposants au projet du printemps 2012, vous aviez cosigné une lettre avec M. Ayrault et M. Grosvalet où vous disiez : « La grève de la faim est un symbole des luttes politiques les plus radicales contre les dictatures ou face à des situations de déni de justice. Et dans le cas présent, ce mode d’action ne nous semble pas le plus approprié. »


Je tiens à vous rappeler que ce mode d’action avait précisément été adopté parce qu’il n’y avait aucun dialogue sur le sujet. A vous entendre aujourd’hui, j’ai toujours le sentiment d’être dans une dictature ou tout du moins dans une situation de déni de justice. L’absence de débat persiste, même au sein du PS…et cela ne vous honore pas.

J’aurais peut-être dû intituler mon billet d’une autre manière : « J.Auxiette, le despote qui s’ignore… ».  
 

samedi 16 mars 2013

Habemus François !

M. Grosvalet, président du conseil général 44, avait besoin d’être rassuré sur le projet de Notre Dame des Landes, après les premières « fuites » de la Commission de dialogue émettant des doutes et réserves sur les arguments des pro et des anti-aéroports. Il a donc écrit à François Hollande qui lui a répondu de façon paternelle, appliquant les préceptes de son saint patron, François d’Assise : « Cet équipement est indispensable afin de répondre à la très forte croissance du trafic aérien de la métropole nantaise ». (Là où il y a le doute que je mette la foi).

Mais il ajoute : « Pour autant, le Gouvernement entend fonder son action sur l’écoute, la discussion et la concertation garants de la légitimité de l’action publique et de la réalité du débat démocratique », d’où la création de la Commission du dialogue. (Là où il y a la discorde que je mette l’union).

Après lui avoir écrit (29 lettres adressées, bientôt la 30ème abordant toutes un aspect différent du dossier) et  restant toujours dans l’attente d’une rencontre,  nous, opposants au projet de Notre Dame des Landes,lui demandons simplement et humblement de continuer à respecter les règles de Saint François :

Là où il y l’erreur que je mette la vérité !



dimanche 10 mars 2013

Bellevue : une transhumance réussie !


En route...

 Nous avions rendez-vous avec le soleil pour accompagner la quinzaine de bovins, venus de plusieurs fermes de copains, des Ardillères à la ferme de Bellevue.
Quelques kilomètres de marche pour cette transhumance… L’occasion de voir les éleveurs et leurs compagnons de travail, les chiens de troupeau, mener de main de maitre cette troupe de vaches, suivie par plus de 300 personnes.
Un beau troupeau!

Plaisir de se balader dans la campagne landaise…

Traversée du village du liminbout

Joie indicible de faire vivre la ferme de Bellevue malgré les tracas juridiques en cours: elle se rénove, elle se développe, elle se peuple en bêtes à cornes et cela fait du bien… Nous étions nombreux, petits et grands, jeunes et moins jeunes, à voir cela et à nous en réjouir!


La vie continue à Notre Dame des Landes avec cette mise à l’herbe.
Ah, à signaler, à peine les vaches mises au pré, un hélicoptère de la gendarmerie est venu les survoler : il fallait sûrement compter ces nouvelles occupantes, activistes herbivores ou pire terroristes à quatre pattes !

Une belle bande d'activistes herbivores armées (elles ont des cornes!)...

samedi 9 mars 2013

Vigie postale Elysée - Lettre n°29
Préserver les zones humides en privilégiant les alternatives
Des naturalistes engagés dans la lutte - 07/03/2013

Des naturalistes engagés dans la lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes

avec le soutien de la coordination des opposants

                                                                                                             Monsieur François HOLLANDE
                                                                                                             Palais de l’Elysée
                                                                                                             55 Rue Faubourg Saint Honoré
                                                                                                             75008 PARIS 8e


Notre Dame des Landes le 7 mars 2013

Monsieur le Président de la République,


Depuis plusieurs mois nous nous mobilisons sur le sujet de Notre Dame des Landes et aujourd’hui nous voulons vous apporter notre éclairage sur ce projet d’aéroport qui concerne plusieurs centaines d’hectares et vous demander de bien vouloir nous recevoir afin de vous entretenir sur l’impact environnemental du projet.

En effet, lorsque l’on étudie les différents documents mis à la disposition du public par les porteurs du projet, on constate qu’en termes de protection d’environnement, trois principaux problèmes se posent : celui des zones humides, celui de la biodiversité, celui des compensations.

C’est ainsi, que l’on note que le périmètre du projet est composé à 98% de zones humides et que nombreux ruisseaux y prennent leur source ; qu’il s’agit d’un écosystème complexe, composé de plusieurs types de milieux humides plus ou moins interconnectés entre eux et dont les fonctionnalités sont complémentaires (réseau de mares, ruisseaux, bois humides, prairies naturelles humides….) ; que la géologie du sous-sol ainsi que le positionnement en crête de deux bassins versants, confère à ce site les propriétés d’un véritable château d’eau.

Le site est l’un des derniers grands bocages humides non remembrés de France, il joue activement son rôle de tampon dans les crues du secteur de Blain et de l’Erdre. Il participe à la dénitrification des eaux, ralentit l’érosion des sols et est le cadre d’une économie rurale rationnelle et bien portante. Disséminés au sein  de ce maillage bocager, qui abrite de multiples niches écologiques, on y trouve, notamment dans les talwegs continuellement saturés en eau, des biotopes oligotrophes désormais rares.

Comme le révèlent les études réalisées sur la flore et la faune à la demande des porteurs du projet, le site peut être assimilé à un carrefour naturel entre les grands espaces naturels que sont l’estuaire de la Loire au sud-ouest, les marais de l’Erdre à l’est et les vallées du Gesvres et du Cens au sud. Il constitue un site écologique remarquable, présentant un grand intérêt pour la faune, la flore et les milieux naturels. Ces études relèvent surtout que les mares y sont de très bonne qualité pour les amphibiens et que la densité des mares et leur diversité ont comme effet d’augmenter la capacité d’accueil du milieu pour cette faune.

Il faut cependant souligner que ces études comprennent de nombreuses approximations, prennent des hypothèses non vérifiées et omettent certaines études qu'il était nécessaire de mener.

D’après la directive européenne sur l’eau, il est essentiel de préserver les zones humides en privilégiant les alternatives. S’il est inévitable de détruire des zones humides, il y a alors obligation de compenser par la création de nouvelles zones humides à 100% dans le même bassin versant et à 200% à l’extérieur. Ces compensations sont volontairement contraignantes pour marquer l’intérêt majeur qu’il y a à les conserver.

A ce jour, les alternatives n’ont jamais été réellement étudiées et il apparaît impossible de rétablir cet ensemble, en mettant en place des compensations dispersées en plusieurs lieux éloignés les uns des autres et non pérennes, puisque les baux agricoles sont d’une durée de 5 ans.
Pis, les porteurs du projet détournent l’esprit de la loi, en présentant une méthode de compensation dite expérimentale qui minimise les besoins de compensation :
- elle attribue des coefficients de compensation compris entre 0,25 et 2 (alors que le barème du Comité National de Protection de la Nature (CNPN) préconise des coefficients allant jusqu’à 5 ou 10) ;
- certaines mesures compensatoires seront prévues sur des zones humides existantes et dans de nombreux cas, elles consisteront à recréer, restaurer ou améliorer les fonctionnalités de zones humides délaissées par leur ancien propriétaire porteur du projet d’aéroport (le Conseil Général de Loire Atlantique).

Bref, cette logique de compensation expérimentale tend plus vers la compensation sur le fil et à la création d’un marché de la compensation lié au droit au bétonnage, au détriment de la sauvegarde d’espèces rares et fragiles. 

Ce coin de nature, qui est l’un des plus beaux éléments du patrimoine naturel de Loire Atlantique, ne saurait être interchangeable ou inter compensable de par ses intérêts faunistiques floristiques et sociétaux.

Ce projet d’aéroport à Notre Dame des Landes date d’une époque où l’on ne mesurait pas la nécessité de préserver les espaces fragiles et complexes que sont les zones humides.

Monsieur le Président, nous tenons pour finir à attirer votre attention sur le fait que c’est la biodiversité qui est la source de notre avenir et qui nous préservera des catastrophes sanitaires à venir. Nous vous demandons comme les 27 autres personnes ou groupes l’ayant fait avant nous, de recevoir une délégation des opposants au projet d’aéroport à Notre Dame des Landes.

Comptant sur votre bienveillante attention pour protéger notre environnement, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président, l’assurance de notre plus profond respect.



Y. Riou - 44130 Notre Dame des Landes
A. Martin - 44130 Notre Dame des Landes
J. Maillard  - 44130 Fay de Bretagne

Vigie postale Elysée - Réponse n°26
Pierre Besnard - 07/03/2013

Et une copie de plus...


 


dimanche 3 mars 2013

Bellevue, comme un hommage à Stéphane Hessel…



Il est parfois des coïncidences troublantes. Ainsi, quand débutait en avril la grève de la faim, nous avons eu à déplorer la mort de Raymond Aubrac, grande figure de la résistance. Aujourd’hui, alors que la ferme de Bellevue, occupée et protégée depuis un mois de la démolition, reçoit son jugement (en l’occurrence expulsion immédiate), c’est la mort de Stéphane Hessel que nous apprenons. Tous les hommes politiques font son éloge, bien sûr… en oubliant que son indignation s’était  également portée sur le projet de Notre Dame des Landes en se prononçant contre.

départ de l'huissier
Vendredi 1er mars, vers 16h, l’huissier de justice est passé notifier aux occupants le jugement. Il a été décidé de faire appel de ce jugement et d’avoir de nouveaux occupants pour relancer la procédure.

A l’heure où travaille encore la commission de dialogue, il serait malvenu de faire exécuter, avec le concours de la force publique, cette décision de justice. D’autant que tous les recours en justice ne sont pas jugés, que les politiques, malgré nos demandes répétées et incessantes, malgré les avis d’experts, malgré le soutien de nombreuses personnalités, malgré le déficit public,…, continuent à refuser une remise à plat du dossier.

Cette occupation à Bellevue nous rassemble.

Le trou est totalement réparé! Chouette, non?

Lors de sa campagne, un autre homme en H (M. Hollande) s’est présenté comme « président de justice ». J’aimerais qu’il réponde (voir la vigie postale) à notre indignation citoyenne car c’est l’injustice du projet Notre Dame des Landes qui fait se lever et s’indigner tant de citoyens.

Pour répondre à la campagne de communication de nos politiques locaux, je vous laisse méditer les paroles de Stéphane HESSEL :

d'un tailleur de pierre du Finistère

« La pensé productiviste, portée par l’Occident, a entraîné le monde dans une crise dont il faut sortir par une rupture radicale avec la fuite en avant du « toujours plus », dans le domaine financier mais aussi dans le domaine des sciences et des techniques. Il est grand temps que le souci d’éthique, de justice, d’équilibre durable devienne prévalent. »
« Aussi, appelons-nous toujours à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. »  
(extraits de « Indignez-vous ! » de S. Hessel, éditions Indigène)

Voir aussi :


Notre Dame des Landes : Stéphane Hessel demande à Jean-Marc Ayrault de reconsidérer sa position from Reporterre on Vimeo.