dimanche 28 février 2016

Tous ensemble!

C’est tous ensemble que nous avons assurés l’incontestable succès de cette ième manifestation populaire : au moins 50 000 personnes !


Une démonstration impressionnante de la détermination de tous à arrêter le projet d’aéroport à Notre dame des landes… Des heures de car pour venir des quatre coins de France et se retrouver dans un défilé coloré, festif, animé, joyeux, exubérant, vivant… 


Nous sommes sûrement tous un peu fous mais cela le mérite : arrêter le gaspillage des terres agricoles, sauver le bocage et les espèces protégées, dénoncer les mensonges, les manières , les décisions des politiques, inciter à plus de sobriété dans l’aménagement,  se battre pour les alternatives qui se construisent ici, donner de l’espoir à notre jeunesse… Merci à tous d’avoir répondu PRESENT !

J’entendais à la radio qui voulait illustrer la réussite de cette manifestation « Cela plane pour les organisateurs de la manifestation contre l’aéroport de Notre Dame des Landes ». Mais non, non,  cela ne plane pas ; nous avons bien les pieds sur terre, nous sommes réalistes sur les hypothétiques bienfaits de ce projet  et continuons plus que jamais à exiger une étude indépendante plutôt qu’un « referendum ».  Ce projet doit être abandonné !

Un parcours piétonnier de 5 km qui donnait l’occasion de discuter, une bigarrée épopée cycliste de 15 km escortée de tracteurs et enfin clou de la manifestation la pose d’une vigie colorée à l’extrémité de la zone, là où devraient commencer les travaux. Elle s’inscrit désormais fièrement dans le paysage et témoigne de notre détermination à préserver ce territoire d’avenir.



Nous ne savons pas ce qui nous attend demain mais nous sommes rassurés de nous savoir si nombreux !

lundi 15 février 2016

Un rendez vous inhabituel...


La porte nous est ouverte, nous entrons. Le Président arrive d’un pas rapide, salue chacun et s’excuse « je suis en retard ».

Laurent organise les présentations et explique que nous allons commencer par le dossier Notre Dame., dans lequel dit-il : «  nous n’avons pas compris que lors de la COP 21, vous n’ayez pas donné une application concrète française en arrêtant ce projet de Notre Dame des Landes. »

S Le Foll dit que l’on ne peut pas arrêter tous les projets en cours à cause de l’environnement.

F Hollande dit que c’est un dossier qui est évoqué où que l’on aille. S Le Foll confirme qu’à chaque déplacement en Sarthe, c’est un sujet incontournable.

Le Président reprend : « les Elus m’expliquent que c’est un dossier essentiel pour l’ouest, qui répond à un vrai besoin. Je constate qu’il y a une forte opposition, un vrai blocage. Je ne pense pas qu’ils vous disent, quand ils sont réélus, qu’ils ont raison sur ce dossier. »

« Si, M le président, cela arrive ! »

Il poursuit : « Je veux résoudre ce blocage pendant mon mandat. C’est pourquoi, j’ai demandé aux élus d’organiser une consultation qui aurait lieu au printemps ou dans l’été de façon à pouvoir commencer les travaux, comme l’a dit M Valls, en octobre. Si le résultat de la consultation est négatif pour le projet, je m’engage en tant que chef de l’Etat à l’arrêter. Si le résultat est positif, alors en octobre, nous démarrons les travaux.
 

J’ai la parole : « M le Président, nous vous avions contacté pendant la campagne électorale. Nous avions été reçus par Le Maire de Strasbourg, pour vous expliquer que ce sujet de Notre Dame n’était pas un petit dossier régional, mais qu’il prendrait une ampleur nationale et compliquerait votre mandat. Nous y voilà ! Nous avons vécu une période de relative sérénité ; vous aviez donné votre parole qu’il n’y aurait pas de début de travaux tant que les recours ne seraient pas traités. Cette parole a été remise en cause par le premier ministre en 2015. Bon ! Mais elle a été plus fortement remise en cause par les procès pour expulsion des historiques. Ils sont, pour les moins pénalisés, expulsables au 26 mars de cette année. Pour les exploitants, ils sont avec leurs troupeaux déjà expulsables aujourd’hui. Cette situation a généré de nombreuses mobilisations un peu partout en France et qui se poursuivent.

Nous demandons l’assurance, au plus haut niveau de l’Etat, qu’il n’y ait ni expulsion ni début de travaux avant le traitement des recours.

En réponse, nous avons la parole publique de Mme la ministre de l’Ecologie qui va effectivement dans le sens de la sérénité. L’engagement de son ministère à faire une étude sur le fond du dossier nous semble aussi aller dans le bon sens et pouvoir conduire à un apaisement.

De la même façon, l’accord pour les régionales entre le PS et EELV sur une étude indépendante co-pilotée par les pour et contre, nous semblait une bonne démarche.

Hier soir, nous avons appris votre intention de faire organiser un referendum par les élus. Je ne suis pas porte-parole du mouvement, mais je peux vous donner l’impression générale .Nous avons été sidérés. Comment voulez-vous que nous ayons confiance ? Ce sont ces mêmes élus qui nous mentent depuis 15 ans sur ce dossier. Des choses passionnantes se sont faites avec ces élus, en agriculture par exemple, mais sur ce dossier…

Mr Grosvalet l’a expliqué récemment, Nantes a besoin de libérer 600 ha constructibles, c’est respectable, mais ce n’est pas une question d’aéronautique.  On nous parle de saturation de Nantes Atlantique, mais c’est faux. L’aéroport de Nantes se porte très bien. Les compagnies aériennes ont donné leur avis dans ce débat. De façon diplomatique car elles ne font pas de politique, ce n’est pas leur domaine. Elles ont donné pour 2011-2012 le prix du meilleur aéroport régional à Nantes Atlantiques. Voilà l’avis des clients, ils sont parfaitement satisfaits.

Au-delà de la confiance dans les organisateurs, le referendum pose la question du périmètre. La question posée est essentielle. Il faut être certain que tout le monde vote le fond du dossier. La pétition organisée par M Retailleau ne va pas dans ce sens et sème déjà la confusion. Quelle liberté de parole, d’organisation ?

Enfin, le travail du ministère de l’écologie va-t-il se poursuivre ? Et nous avons toujours besoin d’être assurés par rapport aux expulsions et travaux, je crois comprendre qu’il n’y en aura pas avant la consultation. »

F Hollande : « mais en octobre, nous commençons les travaux. J’ai donné la direction pour sortir de cette situation. J’en confie la réalisation aux élus. Il faudra que la consultation soit acceptée. Il ne s’agit pas d’une nouvelle opération pour gagner du temps, je veux que le verdict soit respecté. Si l’avis est favorable au projet et que des gens restent sur place, que se passera-t-il ? En octobre, nous commencerons les défrichements !

Quant à l’accord pour les régionales, ils ont perdu. Cet accord est donc caduc.

Pour la consultation, nous avons le temps. Ce peut être avant ou après l’été, en juin ou en septembre.

Le ministère de l’écologie va continuer son travail, cela devrait être terminé en mars ou avril. Ses conclusions pourront être amenées au débat. Il se peut aussi qu’elles ne vous soient pas favorables.

Les recours se poursuivront aussi. Voilà pour ce sujet »

Son conseiller agriculture me regarde et je lui fais signe que c’est d’accord.

Je ne veux pas empiéter sur les autres sujets de la délégation.

Un peu plus tard F Hollande me regarde et dit « le périmètre sera le département, M Valls vient de m’en informer ».

Nous quittons le bureau présidentiel au bout d’une heure.

Conférence de presse à la sortie sous le crachin et dans le froid.


Je fais un résumé et à la question « que ferez-vous si le résultat vous est défavorable ? Partirez-vous ? », je réponds : « Je ne peux pas vous répondre, je ne sais pas si le déroulement sera satisfaisant. D’autre part, je n’ai pas eu le temps de me concerter avec l’autre moitié de ma cellule familiale. Je peux d’autant moins vous répondre. Par contre, nous nous sommes posé ce type de question par rapport à une étude indépendante reconnue par les deux parties (pro et anti aéroport) et nous agriculteurs, nous nous sommes dits que nous partirions si cette étude indépendante nous était défavorable.

Ces dialogues sont reconstitués sans enregistrement, aussi fidèlement que possible. Je n’en garantis donc pas les mots exacts, mais l’esprit.

de Marcel, paysan à Notre Dame

Préparatifs...


La confédération paysanne  avait contacté Sylvain en disant qu’elle avait un rendez-vous avec François Hollande et qu’elle nous proposait d’inclure un paysan de Notre Dame dans cette délégation. Nous avons répondu favorablement, et Sylvie étant membre de la conf, nous avons décidé que j’irai.

Ce rendez-vous est fixé au jeudi 11, puis reporté au vendredi 12 pour une demi-heure d’entretien. Nous serons quatre, avec trois sujets à évoquer : Notre dame des landes, la crise de l’élevage et le TAFTA. La veille au matin, je prends du temps pour préparer un argumentaire, avoir une liste qui me guide, quelques chiffres ou noms, mais pas trop. Cela prend trois pages, c’est bien pour un document synthétique que l’on laisse à un directeur de cabinet, j’y ajoute donc mes coordonnées en bas de page. Mais c’est trop long, car à bien y réfléchir, il faut prévoir de parler de Notre dame pendant 10 mn, je refais donc une synthèse en une page. Je prends le temps de faire relire ces documents. Il reste des questions genre en quelle année Nantes Atlantique a reçu le prix du meilleur aéroport régional ? Combien de chiens dans le chenil qui coute 600 000 € dans l’étude de la DGAC ?

Le soir, j’imprime mes documents quand j’apprends la nouvelle : un referendum pour Notre Dame… Une décision est prise, que restera-t-il à discuter demain ? C’est une décision que nous n’attendions pas, puisque les pro aéroport sont farouchement contre car les élus ont décidé et d’autre part les anti aéroport sont contre, car un referendum, c’est plein de pièges.

Je vais à la réunion de Copain et on en discute un peu. Cela donne une impression générale, c’est un bon début.

Le vendredi, levé tôt, j’ai pris des horaires larges pour ne pas être stressé.

Arrivé à 10h30 à la conf à Bagnolet, je retrouve Laurent le porte-parole, Emmanuel et Annie.
Annie, Emmanuel et Laurent
Je refais mon argumentaire en incluant ce referendum et les réticences que nous avons, mais là, c’est au crayon à papier et à peine lisible.

Conférence téléphonique entre nous quatre et le reste du bureau de la conf : certains pensaient que le referendum est une bonne nouvelle.

Laurent conclut vite et bien « on laisse Marcel parler, et on dit que c’est bien ! »

Il reste une demi-heure pour rédiger mon guide âne en lisible, une heure pour manger et une demi-heure pour stresser.

Arrivé à l’Elysée, contrôle de la carte d’identité, contrôle du sac et on est dans la cour. C’est plus détendu que d’entrer au palais de justice à Nantes.

Un huissier nous ouvre, un autre prend nos vestes. On monte l’escalier et on arrive dans l’antichambre. Là, on a le temps d’être impressionné par les tapisseries, les tapis au sol, les huissiers en tenue. M Vinson, conseiller du président pour l’agriculture arrive, chaleureux, pesant ses mots, un vrai diplomatique. Ensuite une armoire à glace grisonnante arrive, c’est Stéphane Le Foll, accompagné d’un conseiller comme il se doit. Visiblement, le ministre est sur les grands principes, les détails l’ennuient, mais pour les détails son conseiller est incollable. Nous attendons, mais c’est déjà une séance de travail sur l’élevage qui est commencée.
De Marcel, paysan à Notre Dame

samedi 6 février 2016

Week end de folie...


Malgré la pluie, plus de 800 personnes ont investi la ZAD le week end dernier pour démarrer des travaux. Une trentaine de chantiers était prévue.

 Au liminbout, il y avait des chantiers de débroussaillage, de poursuite d’aménagement de l’auberge, de pose d’escaliers, de bardage, de désherbage et repaillage  de haies, de reconstruction de bergerie…

préparation de la charpente à l'abri...

transport
 
De l’enthousiasme, une énergie folle, le chant des marteaux, des collectifs au travail, le plaisir de se retrouver, des discussions et des banquets le midi….
Et le travail qui avance!

à la place de l'ancien appentis qui fatiguait, une bergerie se dresse désormais!
 
Nous ressortons fatigués mais les batteries rechargées par cet enthousiasme si contagieux… Merci à tous!