samedi 27 décembre 2014

La vie va !

Beaucoup d'agitations médiatiques ces derniers temps suite aux propos de Valls concernant l'aéroport: "il se fera...".
Pour nous, rien de nouveau dans ces propos. Valls, en bon Père Noël , contente tout le monde:
-les opposants, en attendant les décisions de justice pour démarrer les travaux;
-les partisans au projet, en réaffirmant la volonté de l'état de faire cet aéroport (coûte que coûte!).
2015, l'année où la France accueille la Conférence sur le climat, verra peut être du nouveau : la fin de certains recours certes mais il en restera encore en fin d'année.
En effet, derrière une décision sur les recours sur la loi sur l'eau et la destruction d'espèces, il y aura forcément appel par AGO ou les opposants, et cet appel bloquera toujours le début des travaux.
Valls s'engage pour, élément nouveau, il ignore que la décision de justice puisse être contraire à son attente, c'est tout naturel. Ségolène ironise, c'est bon signe...Rappelons nous qu'il a suffi que Delphine Batho désigne, en novembre 2012, des scientifiques indépendants pour que le travail de la commission scientifique soit passionnant.
Après la campagne de presse "zadistes = casseurs", le détournement de la manifestation du BTP en manif pro aéroport et la campagne sur Nantes Atlantique saturé, il faut reconnaitre que les pro aéroport sont très agressifs ces temps-ci.
A propos d'agressivité, il faut ajouter les inscriptions sur les routes autour d'ici : "THEBAUD, HERBIN, FRESNEAU, DURAND, SQUATTEURS, DEGUAGES" (je reproduis les fautes d'orthographe). Ce à quoi certains s'amusent de répondre :
 
la contre communication s'organise!
 
Des nouvelles d'ici: après quelques semaines d'arrêt de travail cet été (opération du canal carpien, sur les deux mains tant qu'à faire!), j'ai replongé dans le travail dès septembre : rénovation du chemin des vaches, ensilage, vêlages, semis d'herbe... Le temps est vite passé.




Nous continuons à travailler pour l'avenir, utilement... Nous avons planté des fruitiers avec nos voisins pour créer une haie délimitant une partie de parcelle que nous venons d'acheter hors ZAD...
Nous avons aussi accueilli un chêne de Nantes en le replantant; il symbolise les liens amicaux que nous avons avec les militants de Nantes.
Notre dernier vêlage de la saison a eu lieu la semaine dernière : un beau petit mâle pie rouge! Nous serons tranquilles pour Noël...









Nous voyons des aigrettes et des hérons avec nos vaches et celles des voisins. Belles images...



La vie va ... tranquillement. Nous vivons avec la certitude, à notre échelle,  d'œuvrer avec ténacité à un monde meilleur et cela est une grande richesse...

mardi 8 juillet 2014

Sur les terres de Bellevue…


malgré la pluie, plus de  20.000 personnes ont participé au rassemblement  festif et  militant de la coordination des opposants. Comme l’année dernière, les différents forums ont accueilli beaucoup de citoyens soucieux d’information, d’échange et de réflexion. Au court de ce weekend, nous avons partagé beaucoup de temps forts :



-en émotion,  comme l’arrivée des marches de la convergence des luttes vendredi soir aux Ardillères accueillies par Michel Tarin qui a récupéré son bâton de marche parti fin mai du plateau des glières et qui a cheminé en tête du convoi jusqu’à Bellevue ; comme la lecture de la lettre d’un inculpé suite à la manif du 22 emprisonné pour 1 an…

 
-en échange, dans les débats sur les terres agricoles, sur les autres luttes, sur l’après…

-en amitié, autour d’un verre,  de repas,  de salutations et de mots échangés à la croisée de chaque pas, des chansons de Dominique, des concerts, de lanternes qui s'envolent…

 
-en prise de conscience… avec des forums informatifs de grande qualité sur les partenariats publics privés, le projet de grand marché transatlantique, sur le réchauffement climatique…

L’expertise citoyenne est en marche. Elle est plus que jamais nécessaire pour faire faire tomber tous les projets nuisibles et imposés à commencer par celui de Notre Dame des Landes ! Elle est plus que jamais indispensable pour construire d’autres possibles que ceux imposés qui laissent trop de monde sur le côté !

Il nous reste du travail ; nous en sommes conscients et travaillons à semer l’avenir !

 


mercredi 2 juillet 2014

J-4 : que d’agitations…

Les nouvelles s’accumulent.

Marcel s’active à la préparation du week end ; quant à moi, je me rétablis d’une opération du canal carpien en regardant les autres travailler… et en écoutant les nouvelles.

Nouvelles de la justice : celle-ci s’est drapée d’un grand « J » pour Sylvain. Elle a su ne pas tomber dans le ridicule dans l’affaire « violence envers les forces de l’ordre avec  arme » (pour le simple fait d’avoir reculé une remorque pour s’interposer entre manifestants et forces de l’ordre)  en prononçant une relaxe. Elle a su être « juste » dans l’appel au jugement d’expropriation en considérant que l’outil de travail détruit (corps de ferme) ne pouvait se reconstruire d’occasion à côté et de ce fait devait être indemnisé à neuf ! Je souhaite que, malgré les pressions, elle continue à exercer son travail en toute indépendance…

Nouvelles des marcheurs de convergence : nous étions au départ de Flamanville , il y a une semaine, et avons pu assister au déploiement des forces de sécurité face à un petit groupe d’une douzaine de militants pacifistes habillés de gilets fluo. J’admire le courage des anti-nucléaires  de la Manche : s’opposer à l’EPR dans le département le plus nucléaire de France relève un peu du suicide militant mais cela a le mérite d’interpeller, d’être dans les lanceurs d’alerte sur les dérapages de ce projet dont nous ne sommes pas sûrs du succès technique et qui nous coûte déjà 3 fois plus cher  que prévu (3.6 milliards au départ, plus de 9 aujourd’hui). De quoi inciter à militer pour une société plus économe et pour relancer le débat énergétique…


Quelques-uns sont au départ de la ferme des mille vaches… pour dénoncer l’émergence d’élevages industriels allant à l’encontre des attentes sociétales en termes de qualité de nourriture, de conditions d’élevage et d’emploi.
ce qu'on préfère, ce sont des vaches au champ!

Nous pensons à vous tous, en marche, pour dénoncer tout un tas de projets inutiles et appeler à d’autres choses. Ici, les bénévoles s’activent pour recevoir dignement les marcheurs  et les participants du rassemblement.

Nouvelles agricoles où les responsables départementaux (FDSEA, JA, Chambre d’agriculture) écrivent au Président de la République pour dénoncer le « climat de peur, de menaces » éprouvé par les agriculteurs impactés et généré par les jeunes. Ils en appellent à l’Etat pour faire respecter les lois républicaines et communiquer clairement sur le devenir du projet.  Ils font des jeunes leurs boucs émissaires alors que les tensions  sont surtout  le fait d’un clivage syndical marqué entre les signataires de la lettre au président qui se disent opposés au projet mais ne font  concrètement rien pour s’opposer  et le COPAIN qui agit selon ses  convictions et cherche une gestion collective du foncier  pour limiter les agrandissements et laisser émerger des projets agricoles portés par des jeunes (défense de la terre,  constitution d’une réserve foncière pour des projets agricoles de toute sorte (professionnels ou pas), choix d’une agriculture pourvoyeuse d’emploi et durable….). Ils n’ont pas su défendre la terre de Notre Dame des Landes mais revendiquent le fait de la gérer aujourd’hui et demain en en fermant l’accès à tous ceux qui ne sont pas agriculteurs !

Nouvelles des « Ailes pour l’Ouest » qui communique à tour de bras dénonçant les études de réaménagement de Nantes Atlantique financées par le Cédpa, et insistant sur le bon traitement financier accordé aux agriculteurs expropriés qui, de ce fait et par bienséance, ne devraient plus s’opposer. Sous-entendu : « on vous arrose de fric, donc arrêtez de penser, fermez votre gueule et allez ailleurs il y a de la place ! ».  Je retrouve le « Dégage ! On aménage ! » d’il y a 40 ans. Je tiens à dire à M. Mustière que tout le monde ne rêve pas, comme lui, de rouler en 4x4 et d’accumuler du fric au mépris de ses convictions profondes et de l’intérêt général. Nous pouvons faire le choix d’une sobriété heureuse, avec des valeurs humaines que nous avons la chance de partager au quotidien !  Le combat des agriculteurs résistants n’a jamais porté sur le montant des indemnités mais sur le projet lui-même, inutile et imposé à grand renfort de manipulations.  

Heureusement que la conscience citoyenne existe encore chez certains !  Alors rendez-vous vendredi pour l’arrivée des différents groupes de convergence. Les forums débats sont variés et de qualité, tout comme la programmation musicale ! Nous vous attendons…

dimanche 22 juin 2014

Bellevue fait le foin !

Dès l’arrivée du beau temps, Bellevue est entré en effervescence : les tracteurs étaient révisés, la faucheuse préparée, les gens motivés… Dès lors, le chantier de foin pouvait commencer. Les jeunes avaient une dizaine d’ha à faucher et à faire en petites bottes pour assurer l’approvisionnement des animaux de la ferme. 

Une trentaine d’ha étaient fauchés par une équipe d’agriculteurs de la Brière dans le but d’assurer leur stock de foin. En effet, cette année, il  y a peu d’herbe à faucher dans le marais. De plus, celui-ci est menacé par la prolifération de la jussie, plante aquatique envahissante, qui  est en train de le coloniser. Nos collègues briérons voient  donc leurs surfaces agricoles menacées, non pas par un projet d'aéroport, mais par l'inertie des pouvoirs publics dans la prise en compte de cette pollution.
Il ne reste plus qu'à ramasser les petites bottes pour libérer les surfaces prévues en parking, camping et chapiteaux pour le rassemblement du 5 et 6 juillet! C'est au programme de ce week end...

10ième Landes'Art: c'est parti!

Dimanche dernier, nous étions nombreux à arpenter les chemins du Landes'Art et à découvrir ses créations insolites, poétiques ou humoristiques. Sous un magnifique chêne nous attendaient la pelote rouge et son chœur qui ont fait vibrer la fibre militante de chacun en nous chantant "le chiffon rouge" de Michel Fugain.


Extrait:
Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge
Une fleur couleur de sang
Si tu veux vraiment que çà change et que çà bouge
Lève-toi car il est temps
...
Compagnon de colère, compagnon de combat
Toi que l'on faisait taire, toi qui ne comptait pas
Tu vas pouvoir enfin le porter
Le chiffon rouge de la liberté
Car le monde sera ce que tu le feras
Plein d'amour, de justice et de joie.
...
 
Si vous avez un peu de temps, je vous invite à venir vous promener sur les beaux sentiers de Notre Dame des landes pour y voir ses merveilles. Vous y ferez de belles rencontres!


 

vendredi 13 juin 2014

Inauguration du Landes’art…et de sa pelote rouge…


800 donneurs de chiffons rouges de toute la France et plus exotique Martinique, Québec, Algérie.
1000m de tissu rouge cousu;
une équipe de 30 travailleurs engagés pour ce projet:  7 couturières,4 photographes, 13 fileurs de la pelote, 2 faiseurs d'affiches pour l'inventaire des donneurs, 2 concepteurs principaux.

Une pelote rouge pleine d'amour qu'on peut embrasser, caresser, regarder…
Une note poétique dans votre bocage aux couleurs de lutte et de solidarité.
Un film sera réalisé cet été pour montrer toutes les étapes du projet.

 
La pelote sera fin prête ce dimanche 15 juin 2014 pour l'inauguration du parcours landes'Art à Notre Dame des Landes.
RDV pour tous les randonneurs à 9h45 devant la maison du sabotier place de l'église.
En hommage aux luttes humaines et pour dire oui à la vie,
autour de la pelote un chœur créé spécialement pour la pelote vous chantera "accroche à ton coeur un morceau de chiffons rouge" de Michel Fugain.
A 12h30 petit apéro et pour ceux qui le veulent pique-nique sous le petit bois.
Venez voir cette belle pelote d'amour le 15 juin ou plus tard, vous avez tout l'été!
bien à vous sofie
sofievinet.fr/en-ce-moment/la-pelote-rouge/

 

vendredi 6 juin 2014

Rennes, de nouveau…




Après Sylvain, jugé en appel à Rennes le 13 mai, nous voilà de retour devant le tribunal pour Romain. Ciel pluvieux, petite foule devant le tribunal… Des élèves de l’école d’architecture ont profité de cet attroupement pour une épreuve d’art plastique (occuper et faire vivre un espace). Nous avons joué le bon public de Roland Garros… Rires, bonne humeur, discussion en attendant  que la Justice travaille. Et dedans, la justice travaillait dur : 12 affaires à examiner dans la matinée. Etait-ce pour cela que le président du tribunal était si cassant , interrompant plusieurs fois l’avocat de Romain en lui demandant de ne pas utiliser le tribunal comme tribune au projet d’aéroport?
 Justice surchargée, juges agacés, mais à qui la faute ? Les militants sont systématiquement criminalisés pour servir d’exemple et casser l’opposition. Romain, lui se contentait parfaitement de sa condamnation (stationnement gênant) , mais non, le procureur de la république, le veut coupable et bien puni.
 A trop vouloir en faire, l’Etat et son président de justice comme il le disait si bien avant d’être élu (référence au discours « moi, président…) se discréditent. Nous voyons bien à qui cela profite !
A la justice de faire respecter son indépendance et de considérer les faits et leur contexte !
Délibéré rendu le 5 aout

mercredi 4 juin 2014

Semis collectif réussi !

C’est sous le soleil que nous nous sommes retrouvés vendredi 30 mai sur  la ZAD pour semer collectivement des terres d’AGO. A l’appel des collectifs COPAIN et Sème Ta Zad, tracteurs, charrue, herse, semoir travaillaient de concert pour emblaver 10 ha et jeter les bases d’une réserve foncière. Le public présent a même pu expérimenter le semis à la volée…


 Cette action a pour but de poser les bases d’un débat sur l’avenir des terres de la Zad, demain, après la victoire… Les agriculteurs impactés ayant négocié à l’amiable avec AGO-Vinci et reçu leur indemnité d’éviction et ayant été également en partie compensés en terres à l’extérieur n’ont pas de légitimité à rester sur ces terres. C’est un principe  que nous voulons faire entendre et comprendre. Cela est issu des règles  juridiques en cas d'annulation de la D.U.P.. 

Il n’est pas question de  laisser des terres en friche mais une gestion collective peut s’envisager.
Incitation à la réflexion citoyenne… ici, à Notre Dame des Landes, en Loire Atlantique.
Pour information, ce département accueillera, à Nantes du 18 au 20 juin, les journées nationales des espaces –test agricoles avec le soutien du conseil général, du conseil régional et de Nantes métropole.  Heureuse initiative  pour remédier à la baisse drastique des installations en agriculture…

Sourions, car ici, à leur porte, existe  un espace-test non officiel et  non reconnu qui ne demande qu’à expérimenter et durer !

dimanche 27 avril 2014

Une belle action...

St Jean du Tertre : deux fermes vivaient sur ce lieu-dit à 300m de distance.

Chacun a pris sa retraite et Vinci est arrivé avec son appétit bétonneur. Le premier propriétaire, après une vie rude a choisi l’offre de Vinci. C’est cette maison et l’étable jointe qui ont été détruits en janvier 2013. Depuis un collectif s’est installé, a reconstruit une cabane et mis en place une activité de céréales, vigne et verger.

Les propriétaires de la deuxième ferme sont allés à l’expropriation et avaient loué la maison à des jeunes de la commune tandis que les terres étaient et sont toujours utilisées par un agriculteur dont le site est à quelques km.

Comme tous dans le groupe des expropriés, ils géraient en ignorant le projet, maison louée, assurance payée…

L’an dernier, coup de tempête : le toit du bâtiment annexe est arraché. Les propriétaires se retournent vers leur assurance, laquelle refuse de payer les réparations pour un bâtiment appelé à être détruit. Les locataires partant, ils n’ont plus le droit de les remplacer légalement, ils sont donc obligés de remettre les clés à AGO-Vinci .Ce sont les aléas de la résistance.

C’est cette maison avec des restes de bâtiment intéressants que des jeunes ont squatté la semaine dernière. Ils se sont déclarés occupants. Ils vont cultiver sur la ZAD et utiliser le bâtiment pour du stockage de récolte et de matériel.




Derrière cette opération, Vinci porte plainte pour occupation illégale, normal, c’est du classique, c’est le minimum syndical. Mais, oh surprise ! La préfecture se joint à cette plainte. Quel sens donner à cela ? A quoi s’attendre derrière ?

Changement de secrétaire du préfet, changement à Matignon……

Mardi, le juge ordonne l’expulsion immédiate et nous craignons le pire.

Collectivement, il est décidé de ne pas prendre de risque et de mettre les moyens : appel massif à mobilisation pour mercredi 5 heures et mise en place de 4 barrages pour bloquer l’accès à cette maison.



Merci à ceux qui ont passé une partie de la nuit pour mettre cela en place.

Mercredi matin, 500 personnes ont répondu à l’appel. Toutes les composantes sont là, certains ont fait 250 km pour venir, mais tous sont pleins d’enthousiasme et heureux de se retrouver, un peu angoissés par l’attente des nouvelles tout de même.

La presse est là, nombreuse et elle prend son temps. Nous aurons une bonne couverture de cette forte mobilisation et cela est essentiel dans le rapport de force.

L’attente se poursuit : première conclusion il n’y aura pas d’effet de surprise au petit matin, puis deuxième conclusion un peu plus tard, s’ils arrivent on aura le temps d’être prévenus, puis encore plus tard, troisième conclusion il ne va rien se passer aujourd’hui.

En fin de matinée, la préfecture prend contact : elle n’est pas d’accord, il faut libérer la maison et les barricades… Les négociations se poursuivent jusqu’au lendemain matin. Le texte obtenu est le suivant :
 « Dans un souci d'apaisement, monsieur le préfet m'autorise à vous proposer un cadre de résolution globale de la situation comprenant d'une part un gel du processus d'expulsion et de déconstruction  des deux  maisons à Saint-Jean du Tertre et à la Freusière  pour la durée du traitement des contentieux en cours sur le futur aéroport et d'autre part la mise "sous-cloche" des maisons  venant à se libérer de leurs occupants légaux sur la même durée. La mise sous cloche s'entend comme la non déconstruction des maisons et l'absence de leur occupation illégale. »
A 11h, assemblée générale et décision de lever les barricades en communiquant sur l’accord avec la préfecture. Elle s’engage à ne pas intervenir ni pour expulser ni pour détruire à St jean et à la précédente maison occupée. En échange, les maisons occupées légalement dans la ZAD sont mises sous cloche (pas d’occupation, pas de destruction si elles étaient libérées), en fait, personne, dans les gens qui restent maintenant, n’a l’intention de partir.

Dans l’après-midi, les barricades sont enlevées et la vie reprend son cours.

Une belle mobilisation éclair qui montre notre force, notre détermination à tous.

La question ensuite, est bien sûr : avons-nous eu raison de nous mobiliser ?

Eh bien oui, deux sources d’informations différentes et fiables, nous confirment qu’il y a bien eu une intervention de programmée et une entreprise requise pour la destruction. Au vu de la mobilisation, Paris a tout annulé.

De Marcel paysan à Notre Dame.

vendredi 18 avril 2014

Chiffon rouge…



Depuis 10 ans, Notre Dame des Landes est également connu pour son Landes’Art. Tous les ans, un thème avec un ou des artistes invités et l’implication de beaucoup d’artistes en herbe permettent à chacun de cheminer sur les sentiers landais en admirant des œuvres d’art composés par tous : écoles, associations, particuliers créent pour le plaisir de tous.
2014 fête les 10 ans de cette manifestation présente de juin à septembre. A cette occasion, Sophie Vinet, artiste plasticienne, veut créer une pelote de chiffons rouge, création participative qui se veut un hommage aux luttes, en particulier celle de Notre Dame des Landes. Pour que cette pelote soit représentative de notre grande force de résistance, elle a encore besoin de recevoir des chiffons rouges. Allez voir son appel sur :
Et à bientôt sur les sentiers du Landes’Art…

jeudi 10 avril 2014

Jour de fête…

Contrairement à ce que chacun pourrait penser après le grand chambardement au gouvernement, ce grand ménage, le printemps n’était pas le 31 mars.
Au Liminbout, le printemps s’est clairement manifesté à nous le mercredi 2 avril avec l’arrivée des hirondelles. Elles ont retrouvé le chemin de la laiterie où elles s’installent tous les ans et se sont mis à l’ouvrage pour rapporter une petite touche de fraicheur aux nids laissés.
Côté mouton, les agnelages ont commencé aux premiers jours de beau temps début mars, dès que la pluie s’est arrêtée de manière un peu durable. A croire que les brebis ont eu la sagesse d’attendre des conditions meilleures pour donner naissance à leurs agneaux…


Côté vache, elles ont repris le chemin des pâturages où elles passent nuit et jour. Les grosses génisses ont été emmenées en villégiature dans nos parcelles de Vigneux, à 3 km des bâtiments d’exploitation. Tout cela s’est fait avec quasiment un mois de retard… Long, très long hiver…

Côté homme, les derniers évènements (municipales, accords PS-EELV, départ d’Ayrault…) éloignent de nous le spectre de début des travaux. C’est donc avec l’espoir chevillé au corps que nous entamons une nouvelle campagne laitière, une nouvelle saison de cultures, un nouveau temps…

Temps de l’impatience pour les porteurs de projet (Auxiette rencontre notre nouveau ministre de l’environnement, S. Royale, pour lui expliquer l’urgence à démarrer les travaux)…

Temps de la discussion et de la réflexion indépendante pour les opposants (élus, associations…) avec nos nouveaux ministres.

Temps de la réflexion individuelle et collective ici pour les projets à venir, les projets en devenir...

Temps de la discussion pour savoir comment gérer ce territoire, y vivre ensemble dans le respect de chacun…

Temps de la justice enfin qui a notre sort entre ses mains…

La victoire n’est pas encore là mais nous gagnons encore et toujours du temps et cela se savoure.

mercredi 26 février 2014

Manif du 22 février

Pour samedi à Nantes, je peux vous dire que j’étais très heureux d’y participer. J’ai vécu unegrande et belle manifestation pacifique et familiale.
Notre mobilisation a encore progressé. 40 à 50 000 participants et plus de 500 tracteurs dans Nantes : du jamais vu en mobilisation paysanne pour demander l’arrêt d’un projet inutile et destructeur.

Nous représentons aujourd’hui - et ce n’est pas discutable - une grande majorité nationale d’opposants à ce projet : il n’y a qu’à voir le nombre d’associations, de partis politiques et de syndicats mobilisés, les comités de soutien actifs dans tout le pays et le résultat de plusieurs sondages ! Grâce à toutes et à tous et à notre détermination non violente et constructive, nous allons gagner ! Il faut se le dire et se le redire !

Par contre, je suis écœuré par les pratiques et violences de quelques dizaines de casseurs professionnels, ce qui se retrouve dans beaucoup de manifs. Je condamne fermement cette violence qui aurait du être contrôlée dès le début. Les forces de l’ordre en hommes et en matériel jamais vus en si grand nombre à Nantes, auraient pu maîtriser ces casseurs. Au lieu de cela, ils ont laissé se faire les saccages tout près du rassemblement pacifique en espérant le déstabiliser pour mieux nous discréditer.

Dès la fin de l’après midi, des responsables politiques et économiques pro-aéroport nous ont traités d’irresponsables, ont voulu nous amalgamer aux casseurs, ceci afin de masquer la réussite et l’ampleur de la mobilisation.
Ce comportement n’est pas nouveau ! Il est celui d’un pouvoir qui a perdu la bataille de l’opinion. Nos rassemblements toujours plus importants le montrent.

Mais nous ne nous laisserons pas faire ; nous ne tomberons pas dans la violence, nous allons continuer notre travail d’information, de propositions d’alternatives que tout le monde reconnaît aujourd’hui comme seul projet possible : l’aménagement de Nantes Atlantique en fonction des besoins réels.

Messieurs les décideurs, aujourd’hui il faut en finir. J’en appelle à la raison car seule une décision politique peut mettre fin à ce projet (en évitant d’autres blessés, peut-être un jour, un mort…). En effet, vos pratiques dites de maintien de l’ordre ne sont pas infaillibles quand vous êtes contraints d’utiliser vos armes.

Monsieur le Président de la république, vous ne serez pas le premier à prendre une telle décision : avant vous, les projets de Plogoff, du Larzac, du Carnet, des aménagements de la Loire et de Donges-Est ont été abandonnés sans pour autant mettre fin au monde ! Bien au contraire, cela a permis de répondre aux attentes du plus grand nombre et non pas seulement à celles des lobbies, et cela toujours en faveur de l’Environnement et de la Vie.

Restons mobilisés et constructifs dans la non violence !

Nous gagnerons cette lutte qui nous fait avancer vers un monde plus juste et plus respectueux des Hommes et de la vie.
de Michel Tarin



mercredi 19 février 2014

From New-York...

Pour marquer la visite de notre président F. Hollande aux U.S.A., notre comité de soutien de New york a vu grand et a mis les moyens. Une communication digne de nos édiles ligériens. Pas de grande pages achetées dans les quotidiens nationaux, non, non, tout simplement un affichage en coin de rue... Mais cela jette!

merci à Pierre, Martine et Philippe pour ce reportage
Cela a pu donner la note dans  l'entretien privé de Obama et de Hollande sur les questions d'environnement.
Barak a du dire à François :"Vous, en France, c'est facile; pour progresser sur l'écologie, il vous suffit d'arrêter Notre Dame des Landes." 
Alors, tous à Nantes le 22 février pour revendiquer l'excellence environnementale et clamer haut et fort que "Yes, we like Notre Dame des Landes without airport!".

samedi 15 février 2014

Sauvés des eaux...

Pour la première fois depuis notre installation, nous avions cette année deux vêlages en janvier. Jusqu’à fin décembre, cela allait à peu près, mais depuis le début de l’année, les pluies ininterrompues ont gorgé les terrains d’eau. Avoir des bêtes dehors dans ces conditions n’est pas une partie de plaisir. Malgré les haies, les conditions sont éprouvantes pour les bêtes. Nous regardions les jours défiler en espérant des lendemains meilleurs ; les ventres s’arrondissaient et toujours de la pluie au programme.

A chaque fois, ne pouvant supporter de laisser la vache vêler sur le sol humide, nous l’avons ramenée au bâtiment des vaches laitières juste avant le début des contractions, et dans les deux cas sous de bonnes averses. Trier une bête au champ dans un lot n’est pas facile, mais avec de l’astuce et de la patience, ce fut fait. Et quel plaisir de les voir vêler au sec quelques heures plus tard… comme si le soulagement de trouver de bonnes conditions de vie les amenait à se mettre au travail et à donner la vie. Les veaux étaient bien vigoureux…

Soulagés d'être au sec!

Cette année, l’eau est à fleur de terre ou la terre à fleur d’eau ; on ne sait plus  tellement les deux sont mêlées. Difficile de croire qu’ici, sur ces terres, un aéroport pourrait voir le jour…

mercredi 29 janvier 2014

Publi-reportage pour JM Ayrault...



Je ne décolère pas depuis hier, et comme le travail physique ne mobilise pas tout mon esprit, je rumine, je rumine.
Venons en aux faits : mardi, interview par une journaliste de Public sénat sur le thème « votre situation et les élections municipales à Notre Dame » dans le cadre d’une émission qui s’appelle le club des municipales.
Vendredi, je regarde donc l’émission : on y voit du Jean Paul Naud , maire, très classique « opposé à l’aéroport, mais dans le strict respect de la légalité », du Marcel, qui parle de sa situation et des municipales à Notre Dame .On ne peut éviter Mustière qui dit sa demande aux candidats de s’engager sur le sujet et nous refait le coup du développement de l’ouest, des relations avec les grandes métropoles européennes, enfin Dominique de l’ACIPA  dit que l’enjeu est plus à Nantes puisque la seule raison qui reste pour faire ce projet est l’immobilier.

Il reste l’impression que Mustière est hors sujet, puisqu’il met en avant ses arguments pour le projet (en parlant comme s’il n’y avait pas déjà un aéroport à Nantes, comme d’hab quoi !).
Mais si on écoute bien, Dominique met un temps équivalent sur les motivations (immobilier) du projet.
Pourquoi la journaliste, qui s’appelle Camille…, n’a-t-elle pas demandé à Mustière pourquoi il se mêle des élections à Notre Dame ? C’était dans le sujet cela ! et dans l’actualité immédiate ! Pourquoi soutenir Jean Paul Naud contre sa volonté ? Pourquoi, si ce n’est pour mettre le bazar ? Que font ceux qui ont l’argent, quand ils ne maîtrisent pas la situation ? Cela aurait intéressé tout le monde !
Deux surprises ensuite dans les débats :
Michel Urvoy, éditorialiste à Ouest-France, commente ce reportage en disant qu’il est juste puisqu’il oppose les habitants de Notre dame qui ont à porter les inconvénients du projet, aux Nantais et tous les gens de l’ouest qui ont intérêt à ce que le projet se fasse.
Stupéfiant ! Quelle mauvaise foi, ce ne peut être de l’ignorance ! Mustière lui doit au moins une bouteille de champagne ! Comment peut-on poser en postulat, en évidence, l’intérêt du projet ? Aurions-nous des milliers de soutien, s’il s’agissait seulement de défendre notre confort contre un projet utile ? C’est cela l’oligarchie ? L’alliance de quelques têtes de la presse avec le CNPF et le pouvoir pour tromper les gens ?
Puis deuxième coup, c’est Nathalie Moret qui le décoche en affirmant que Jean Marc Ayrault est très prudent et prône l’apaisement… M’enfin… c’est tout le contraire que nous donnent nos informations. Certes il ne va rien faire avant les municipales, mais il trépigne d’impatience ; il y tient plus que jamais à son aéroport.
C’était un publi reportage pour Jean Marc Ayrault et son projet d’aéroport et on ne nous avait pas prévenus…
Y a un problème, Jean Marc, on est désolés, mais pour ton aéroport, ce ne sera pas possible !
                                        De Marcel, paysan à Notre Dame des Landes

vendredi 17 janvier 2014

Folle nuit au limimbout...

Depuis quelques jours, nous surveillions Fougère et Greatlady, deux vaches proches du vêlage.
Quelques explications préalables :
  •  nos vêlages se font tous dehors, qu’il pleuve, vente ou neige parce que nous n’avons plus de place en bâtiment et parce que le champ nous semble un espace beaucoup plus sain que la stabulation.
  • les noms de nos vaches peuvent paraître prétentieux, mais nous essayons de mettre la filiation dans le nom ; il y a par exemple une lignée sur Harry Potter, toutes descendantes de Vif d’Or et Greatlady est fille de Darklady, elle-même fille de Blackbeauty.
La mamelle se développait de plus en plus et elles se « cassaient », c'est-à-dire que les ligaments autour de la queue se détendaient fortement. Nous passions matin et soir faire le point. Puis, est venu un moment où on s’est dit que le vêlage allait  se faire dans les 24 heures et là on est passé matin, midi et soir.
Le samedi matin, j’ai vu que Fougère avait des contractions et le midi, un veau était couché à ses côtés. Je l’ai appelé Pathé Marconi, car c’est un mâle, donc nous allons le vendre, et il a de grandes tâches noires autour des yeux.

Le samedi soir, vers 22 heures, Greatlady avait à son tour des contractions. Comme c’est son premier veau, il fallait assurer la surveillance. Donc réveil sur minuit.
A minuit, sortir du lit n’est pas un plaisir…Voiture, lampe torche et on y va.

Dans le champ, la vache a changé de place, je mets quelques temps à la retrouver.
J’approche à 5 mètres, et là, hop, elle se lève, pas possible d’approcher. Mais j’ai pu voir les onglons sortis : il y a bien deux pattes et précisément des pattes avant. A elle de travailler seule puisqu’elle ne veut pas d’aide et que tout se présente bien. De toute façon, quand on ne voit que les onglons, c’est trop tôt pour intervenir. Il faut laisser le travail se faire.
Après deux heures de sommeil, me voici de retour. Elle a encore bougé et est allée se coincer dans un léger dénivelé correspondant à la raie de labour. Quand j’approche, elle bat des pattes, mais sans pouvoir se redresser. Le museau du veau est sorti, mais pas les yeux.
La langue pend, violette, il est temps d’intervenir. La vache autant que le veau peuvent souffrir ; il faut en finir. Je mets les cordelettes sur les pattes et exerce une tension constante.
Je ne dis pas « poussez ! poussez ! », mais  c’est tout comme.
La brave Greatlady pousse vaillamment et je dois aussi l’aider vaillamment.
La tête sort enfin, mais il faut continuer à tirer jusqu’à la sortie du veau car il est assez gros.
Bon, une fois sorti, je frotte le veau avec une poignée de foin, il secoue et redresse la tête.
Tout va bien. J’essaie de redresser Greatlady pour qu’elle se remette sur ses pattes avant. Impossible.
Retour à la maison, je réveille Sylvie et nous repartons en tracteur.
Cette fois, ce sont les pattes de la vache que nous attachons et nous tirons doucement sur 50 cm pour la sortir du trou.
C’est après que c’est délicat, il ne faudrait pas qu’elle se relève avant que nous ayons enlevé les cordes de ses pattes. Mais, elle est douce, nous lui tenons la tête et elle attend sagement d’avoir les pattes libres pour se mettre debout et aller lécher son veau.

Irishlady bien au chaud quelques jours plus tard

C’est une femelle : elle s’appellera Irishlady.
Quand à nous, il est 3h du matin, nous allons essayer de faire une tranche de sommeil de 3 heures.
La vie continue indépendamment de toute l’agitation politico-médiatique.
A chacun ses folles nuits ! Pourquoi les nôtres ne captivent-elles pas les paparazzi ?

De Marcel , paysan à Notre Dame


samedi 4 janvier 2014

Eloge de la lenteur…



Meilleurs vœux à tous…Que le courage et l’énergie d’œuvrer à un monde plus solidaire, plus respectueux  de la nature et de l’humain continuent à nous animer…
Ces derniers jours, nous affrontons le vent et la pluie en travaillant dehors auprès de nos animaux. Nous pensons aux personnes sinistrées en Bretagne par les montées des eaux ou par le vent… Nous nous sentons impuissants quand les éléments se déchainent ; et nous trouvons qu’ils se déchainent régulièrement désormais (effet du réchauffement climatique?).
Les aménagements ne sont pas toujours adaptés à cette nouvelle situation. En effet, il n’est pas rare (pression urbaine oblige) d’autoriser des constructions en zone humide. Par ailleurs, l’arrachage des haies, l’arasement des talus, le drainage, l’augmentation des surfaces bitumées  font que l’eau qui tombe du ciel arrive de plus en plus vite dans les cours d’eau. Ce phénomène est accentué par l’intensité des pluies (parfois la pluviométrie d’un mois en quelques jours).
L’agriculture, notre alimentation, repose sur l’utilisation d’une couche infime (quelques dizaines de cm de terre à comparer au rayon de la terre) qui doit recevoir régulièrement soleil et eau. Alors soyons modestes et respectueux Nous nous rendons compte que nous ne maitrisons pas tout, et surtout pas l’eau !
Alors, raison de plus pour ne pas jouer aux apprentis sorciers à Notre Dame des Landes en bétonnant 2 têtes de bassins versants.
Je souhaite que soit révolue l’apologie du toujours plus vite (exit les lignes LGV, par exemple, où les politiques gaspillent des millions pour faire gagner quelques minutes, minutes qui seront perdues dans les embouteillages pour accéder aux gares…) et que vienne le temps de la lenteur, si propice à la réflexion…