La
confédération paysanne avait contacté
Sylvain en disant qu’elle avait un rendez-vous avec François Hollande et
qu’elle nous proposait d’inclure un paysan de Notre Dame dans cette délégation.
Nous avons répondu favorablement, et Sylvie étant membre de la conf, nous avons
décidé que j’irai.
Ce
rendez-vous est fixé au jeudi 11, puis reporté au vendredi 12 pour une
demi-heure d’entretien. Nous serons quatre, avec trois sujets à évoquer :
Notre dame des landes, la crise de l’élevage et le TAFTA. La veille au matin, je prends
du temps pour préparer un argumentaire, avoir une liste qui me guide, quelques chiffres ou noms,
mais pas trop. Cela prend trois pages, c’est bien pour un document synthétique
que l’on laisse à un directeur de cabinet, j’y ajoute donc mes coordonnées en
bas de page. Mais c’est trop long, car à bien y réfléchir, il faut prévoir de
parler de Notre dame pendant 10 mn, je refais donc une synthèse en une page. Je
prends le temps de faire relire ces documents. Il reste des questions genre en
quelle année Nantes Atlantique a reçu le prix du meilleur aéroport
régional ? Combien de chiens dans le chenil qui coute 600 000 € dans l’étude
de la DGAC ?
Le soir,
j’imprime mes documents quand j’apprends la nouvelle : un referendum pour
Notre Dame… Une décision est prise, que restera-t-il à discuter demain ?
C’est une décision que nous n’attendions pas, puisque les pro aéroport sont
farouchement contre car les élus ont décidé et d’autre part les anti aéroport
sont contre, car un referendum, c’est plein de pièges.
Je vais à la
réunion de Copain et on en discute un peu. Cela donne une impression générale,
c’est un bon début.
Le vendredi,
levé tôt, j’ai pris des horaires larges pour ne pas être stressé.
Arrivé à
10h30 à la conf à Bagnolet, je retrouve Laurent le porte-parole, Emmanuel et
Annie.
Annie, Emmanuel et Laurent |
Je refais
mon argumentaire en incluant ce referendum et les réticences que nous avons,
mais là, c’est au crayon à papier et à peine lisible.
Conférence
téléphonique entre nous quatre et le reste du bureau de la conf : certains
pensaient que le referendum est une bonne nouvelle.
Laurent
conclut vite et bien « on laisse Marcel parler, et on dit que c’est
bien ! »
Il reste une
demi-heure pour rédiger mon guide âne en lisible, une heure pour manger et une
demi-heure pour stresser.
Arrivé à
l’Elysée, contrôle de la carte d’identité, contrôle du sac et on est dans la
cour. C’est plus détendu que d’entrer au palais de justice à Nantes.
Un huissier
nous ouvre, un autre prend nos vestes. On monte l’escalier et on arrive dans
l’antichambre. Là, on a le temps d’être impressionné par les tapisseries, les
tapis au sol, les huissiers en tenue. M Vinson, conseiller du président pour
l’agriculture arrive, chaleureux, pesant ses mots, un vrai diplomatique. Ensuite
une armoire à glace grisonnante arrive, c’est Stéphane Le Foll, accompagné d’un
conseiller comme il se doit. Visiblement, le ministre est sur les grands
principes, les détails l’ennuient, mais pour les détails son conseiller est
incollable. Nous attendons, mais c’est déjà une séance de travail sur l’élevage
qui est commencée.
De Marcel, paysan à Notre Dame
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