Mardi 30 octobre… Le jour se lève à peine et déjà le
vrombissement de l’hélicoptère est là. Bis repetita… L’opération
« César » reprend.
Pour nous, au Liminbout, c’est jour de chantier : la CUMA doit venir avec tracteur
et tonne à lisier pour épandre sur les champs les déjections animales
recueillies et stockées dans la fosse.
8h25 : le chauffeur arrive après avoir été arrêté deux
fois. Marcel décide de faire tout de suite l’aller retour à la CUMA pour ramener le broyeur
à lisier (outil porté de 5
mètres de long). Il arrive à suivre le circuit habituel
grâce à une intervention de Julien dans le bourg de Notre Dame (le gendarme
voulait que Marcel fasse demi-tour alors que des voitures étaient derrière
lui). Marcel revient avec le tracteur. Il me laisse seule pour aller sur la
zone.
11h45 : coup de téléphone du chauffeur de CUMA qui est
enlisé au champ. N’ayant pas de filin, j’appelle le responsable d’atelier qui
me conseille de venir prendre un tracteur équipé à la CUMA. Je pars en voiture,
passant par la route de la Haie,
les gendarmes barrant la route vers les Ardillères à ce niveau. De retour, avec
le tracteur, je suis bloquée par un camion de gendarmerie qui s’est engagé dans
cette petite route. Je m’arrête, explique où je vais et pourquoi. « Je
vais en référer au chef » me dit-on. On revient pour me dire que la route
est bloquée, qu’ils ne laissent pas passer les tracteurs…. J’insiste,
j’argumente… C’est NON !
Excédée et jurant comme un charretier (c’était le métier de
mon grand père), j’avance vers le fourgon en tournant à gauche pour
entreprendre un demi tour sur la voie étroite. Tout à coup, je vois le fourgon
tressauter et les gendarmes me regarder les yeux ronds. Oups ! Habituée à
mon tracteur, j’ai oublié que celui de la CUMA avait un relevage avant équipé de masses. J’ai
donc, doucement mais sûrement, embouti l’avant du fourgon (en fait, j’ai abimé
le pare buffle). J’arrête tout et descend en pestant et fulminant. Je démonte
le filin. Un gendarme me demande mes papiers. Je n’en ai pas, bien sûr. Je pars
à pied avec mon filin sur le dos. Un autre gendarme me dit qu’il va falloir
faire un constat ; son collègue est en train de regarder le moteur.
Finalement, une voiture m’emmène à la maison (j’en profite pour déposer le
filin et rappeler le chauffeur de CUMA). Puis, retour, constat et tracteur
toujours bloqué. Je le gare et pars à
pied jusqu’à trouver une voiture d’opposants qui me ramène chez moi. Là, je
saute dans mon tracteur et vais essayer de tirer le tracteur embourbé. Hélas,
mon tracteur est trop léger. J’appelle un voisin à la rescousse et là,
victoire, on réussit. Le chantier reprend et se poursuit jusqu’au soir sans
autre incident.
Le plus difficile à accepter est que je retrouve la petite
route complètement débloquée et croise même un tracteur quand je retourne
récupérer en vélo le tracteur de la
CUMA ¾ d’heure plus tard. On ne bloque plus.
Cet incident me permet de comprendre que la tolérance des
gendarmes est grande quand une femme est au volant. Car finalement, j’ai abimé
un fourgon et je n’aurais pas de poursuite judiciaire !
Enfin, je dis cela mais c’était avant de vivre la suite de
mes aventures avec les gendarmes en fin de journée… A suivre !
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