dimanche 27 avril 2014

Une belle action...

St Jean du Tertre : deux fermes vivaient sur ce lieu-dit à 300m de distance.

Chacun a pris sa retraite et Vinci est arrivé avec son appétit bétonneur. Le premier propriétaire, après une vie rude a choisi l’offre de Vinci. C’est cette maison et l’étable jointe qui ont été détruits en janvier 2013. Depuis un collectif s’est installé, a reconstruit une cabane et mis en place une activité de céréales, vigne et verger.

Les propriétaires de la deuxième ferme sont allés à l’expropriation et avaient loué la maison à des jeunes de la commune tandis que les terres étaient et sont toujours utilisées par un agriculteur dont le site est à quelques km.

Comme tous dans le groupe des expropriés, ils géraient en ignorant le projet, maison louée, assurance payée…

L’an dernier, coup de tempête : le toit du bâtiment annexe est arraché. Les propriétaires se retournent vers leur assurance, laquelle refuse de payer les réparations pour un bâtiment appelé à être détruit. Les locataires partant, ils n’ont plus le droit de les remplacer légalement, ils sont donc obligés de remettre les clés à AGO-Vinci .Ce sont les aléas de la résistance.

C’est cette maison avec des restes de bâtiment intéressants que des jeunes ont squatté la semaine dernière. Ils se sont déclarés occupants. Ils vont cultiver sur la ZAD et utiliser le bâtiment pour du stockage de récolte et de matériel.




Derrière cette opération, Vinci porte plainte pour occupation illégale, normal, c’est du classique, c’est le minimum syndical. Mais, oh surprise ! La préfecture se joint à cette plainte. Quel sens donner à cela ? A quoi s’attendre derrière ?

Changement de secrétaire du préfet, changement à Matignon……

Mardi, le juge ordonne l’expulsion immédiate et nous craignons le pire.

Collectivement, il est décidé de ne pas prendre de risque et de mettre les moyens : appel massif à mobilisation pour mercredi 5 heures et mise en place de 4 barrages pour bloquer l’accès à cette maison.



Merci à ceux qui ont passé une partie de la nuit pour mettre cela en place.

Mercredi matin, 500 personnes ont répondu à l’appel. Toutes les composantes sont là, certains ont fait 250 km pour venir, mais tous sont pleins d’enthousiasme et heureux de se retrouver, un peu angoissés par l’attente des nouvelles tout de même.

La presse est là, nombreuse et elle prend son temps. Nous aurons une bonne couverture de cette forte mobilisation et cela est essentiel dans le rapport de force.

L’attente se poursuit : première conclusion il n’y aura pas d’effet de surprise au petit matin, puis deuxième conclusion un peu plus tard, s’ils arrivent on aura le temps d’être prévenus, puis encore plus tard, troisième conclusion il ne va rien se passer aujourd’hui.

En fin de matinée, la préfecture prend contact : elle n’est pas d’accord, il faut libérer la maison et les barricades… Les négociations se poursuivent jusqu’au lendemain matin. Le texte obtenu est le suivant :
 « Dans un souci d'apaisement, monsieur le préfet m'autorise à vous proposer un cadre de résolution globale de la situation comprenant d'une part un gel du processus d'expulsion et de déconstruction  des deux  maisons à Saint-Jean du Tertre et à la Freusière  pour la durée du traitement des contentieux en cours sur le futur aéroport et d'autre part la mise "sous-cloche" des maisons  venant à se libérer de leurs occupants légaux sur la même durée. La mise sous cloche s'entend comme la non déconstruction des maisons et l'absence de leur occupation illégale. »
A 11h, assemblée générale et décision de lever les barricades en communiquant sur l’accord avec la préfecture. Elle s’engage à ne pas intervenir ni pour expulser ni pour détruire à St jean et à la précédente maison occupée. En échange, les maisons occupées légalement dans la ZAD sont mises sous cloche (pas d’occupation, pas de destruction si elles étaient libérées), en fait, personne, dans les gens qui restent maintenant, n’a l’intention de partir.

Dans l’après-midi, les barricades sont enlevées et la vie reprend son cours.

Une belle mobilisation éclair qui montre notre force, notre détermination à tous.

La question ensuite, est bien sûr : avons-nous eu raison de nous mobiliser ?

Eh bien oui, deux sources d’informations différentes et fiables, nous confirment qu’il y a bien eu une intervention de programmée et une entreprise requise pour la destruction. Au vu de la mobilisation, Paris a tout annulé.

De Marcel paysan à Notre Dame.

1 commentaire:

  1. Les politiques,droite,gauche offrent chaque jour une leçon. ne jamais leur faire confiance,ne jamais leur tourner le dos.et surtout ,surtout,ne pas s'endormir sur nos lauriers.alors oui,vous avez raison.quand pour sauver la vie,on se retrouve a<< jouer >>avec des tricheurs on leur fait face.et a chaque tentative d'avance de leur part,notre nombre grandit,et notre force reste intacte. demain midi au parc Angers,j'espère que nous serons nombreux a saluer le convoi qui part chercher un hangar dans le Finistère.COURAAGE A VOUS SUR PLACE!!!et pas d'inquiétudes quand a notre présence a chaque fois que c'est possible.a bientôt.:-)

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