S m’appelle et me demande si je pourrais venir soutenir
les grévistes de la faim de Calais. Cela me semble une bonne idée. Ce n’est pas
à gérer seul ; il faut garder l’esprit d’équipe que nous avions en avril
2012. On dit moins de conneries à plusieurs, et puis l’idée des bouches cousues
me fait un peu peur. Un mot de soutien est écrit suite à l’AG du mardi :
attention à ne pas parler au nom d’organisations qui ne sont pas là et donc on
signe AG et grévistes de la faim, c’est facile de faire valider rapidement. Il
s’agit d’un texte qui soutient des hommes très engagés, mais en restant humbles
dans un contexte que nous, grévistes de 2012 connaissons mal.
On arrive à caler un départ pour le mercredi 23
mars : quatre du groupe des grévistes et quatre militants. On veut faire
le tour dans la journée, car il fait beau et il y a du boulot à la ferme.
A l’arrivée : accueil par M, S et K, nous rentrons
dans la jungle : un bidonville fait de cabanes bricolées avec des bâches,
c’est coloré et propre. Nous mangeons dans un restaurant afghan ; en fait,
tout le commerce est géré par les Afghans.
rue commerçante |
M nous explique qu’il y a beaucoup d’aide matérielle
plutôt caritative. Les gens ne manquent pas de vêtements ni de nourriture, mais
n’ont rien, leurs affaires peuvent tenir dans un sac de courses.
la jungle et sa partie normalisée: 16 personnes par contenaire avec un système de reconnaissance anthropomorphique |
Les grévistes de la faim sont soutenus par des Anglais
à titre amical, mais ayant en premier le souci de leur santé et les incitant à
arrêter.
Nous avons fait un point avant d’arriver. Il est clair
que notre position ne peut être que de témoigner. Nous allons parler à des
adultes, à eux de prendre leur décision.
Nous nous dirigeons vers la cabane des grévistes. Le
spectacle et déprimant. Dans cette zone évacuée et détruite, il ne reste que la
mosquée, l’église, l’école, la cabane de lecture et celle des grévistes.
les lieux de culte église et mosquée ont été préservés |
la cabane des grévistes de la faim |
Deux bulldozers en arrière-plan aplanissent le terrain
de ce qui fut un lieu de vie. Des CRS patrouillent nonchalamment. Ils ont des
sur-bottes en plastique ; faut pas se salir.
Avant d’entrer, quelqu’un nous
dit : « il vous reste 20 mn, au-delà la préfecture vient
négocier »…
de Marcel paysan à Notre Dame
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