Benoît Rubin
44810 HERIC
Monsieur François HOLLANDE
Président de la République Française
55, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 PARIS 8e
Objet : Notre-Dame-des-Landes : demande d’entretien
44810 HERIC
Monsieur François HOLLANDE
Président de la République Française
55, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 PARIS 8e
Objet : Notre-Dame-des-Landes : demande d’entretien
Notre Dame des Landes, le 22 novembre 2012
Monsieur le Président,
Vous avez reçu ces dernières semaines des courriers de Marcel et Sylvie Thébault, de Brigitte et Sylvain Fresneau, de Chantal et Thierry Drouet, de Geneviève Lebouteux, de Jacques Chiron, de Françoise Verchère, de Patrick Baron, de Michel Tarin, d’Anne-Marie Chabod, de Philippe Trotté, d’Agnès Belaud, d’un collectif d’Orvault et de Dominique Fresneau, soutenus par l’ensemble de la coordination des opposants au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes, vous demandant un entretien.
Je tiens, outre le fait de vous demander que cet entretien ait lieu le plus rapidement possible, à vous faire part de mon analyse sur la nouvelle « faute » imputée aux opposants récemment : ils ne seraient pas « démocrates » !
Vous trouverez donc ci-joint la lettre ouverte que j’adresse à Messieurs les présidents des collectivités territoriales.
Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mon profond respect.
Benoît Rubin
Conseiller municipal (Héric), délégué suppléant à la communauté de communes (Erdre et Gesvres) et membre du Pôle Métropolitain de Nantes Saint Nazaire.
Membre du CéDpa, collectif d’élu-e-s opposé-e-s au projet de Notre Dame des Landes
Vous avez reçu ces dernières semaines des courriers de Marcel et Sylvie Thébault, de Brigitte et Sylvain Fresneau, de Chantal et Thierry Drouet, de Geneviève Lebouteux, de Jacques Chiron, de Françoise Verchère, de Patrick Baron, de Michel Tarin, d’Anne-Marie Chabod, de Philippe Trotté, d’Agnès Belaud, d’un collectif d’Orvault et de Dominique Fresneau, soutenus par l’ensemble de la coordination des opposants au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes, vous demandant un entretien.
Je tiens, outre le fait de vous demander que cet entretien ait lieu le plus rapidement possible, à vous faire part de mon analyse sur la nouvelle « faute » imputée aux opposants récemment : ils ne seraient pas « démocrates » !
Vous trouverez donc ci-joint la lettre ouverte que j’adresse à Messieurs les présidents des collectivités territoriales.
Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mon profond respect.
Benoît Rubin
Conseiller municipal (Héric), délégué suppléant à la communauté de communes (Erdre et Gesvres) et membre du Pôle Métropolitain de Nantes Saint Nazaire.
Membre du CéDpa, collectif d’élu-e-s opposé-e-s au projet de Notre Dame des Landes
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Benoît RUBIN
44810 HERIC
Le
22 novembre 2012
Lettre ouverte à : Messieurs
Les Présidents du Conseil Régional des Pays de la Loire, du Conseil Général de Loire Atlantique, du Pôle
Métropolitain Nantes Saint Nazaire.
Messieurs,
A plusieurs reprises vous vous
êtes exprimés dans la presse en indiquant que les décisions concernant le
projet d’aéroport de Notre Dame des Landes avaient été prises démocratiquement.
Des faits contredisent cette affirmation.
Les élus locaux du PS et de l’UMP
ont toujours affirmé (avant même le débat public) que la décision était prise
depuis longtemps et qu’il n’était pas convenable de la remettre en cause. Cette
affirmation a fortement marqué la population. Vous n’avez pas réussi à la
convaincre, mais vous avez réussi à exclure cette question du champ
démocratique. Nous entendons très souvent : « De toute façon la décision est prise ». Cette forme de
résignation d’une partie de la population se traduit dans les urnes. Au premier
tour des élections locales vous n’obtenez pas la majorité. Au second tour,
l’électorat de gauche se reporte pour partie sur vos candidats. Une autre
partie de l’électorat, proportion en augmentation aux élections locales, s’éloigne
des urnes ou vote blanc. Ceci est un
signe de dysfonctionnement démocratique.
Pourquoi en sommes-nous là ? Concernant le projet d’aéroport,
trois manquements démocratiques expliquent cette situation :
- l’absence de véritable débat contradictoire : les questions posées par les opposants sont bien souvent restées sans réponse.
- l’absence de contre expertise sur l’utilité, les gains et les coûts, alors que des moyens colossaux et des ressources publiques ont été consacrés (collectivités, état…) à la production d’études partiales.
- le détournement des procédures de consultation de la population et le non respect de la loi et des règlements. Les dossiers zones humides déposés cet été et le rapport des commissaires enquêteurs illustrent cette situation (doute sur le sérieux des mesures de compensation et besoin d’expertise).
Les élus regroupés au sein du CéDpa
vous ont très souvent souligné ces manquements. Dans vos propos publics, vous
ne relayez d’ailleurs jamais cette contestation du projet par plus de
1 000 élus de toutes tendances politiques. La Communauté de Communes
Erdre et Gesvres a exprimé par vote quasi unanime son désaccord. Là aussi vous
considérez que seul votre point de vue doit être entendu. Les documents
produits (avec des fonds publics) par les collectivités que vous présidez
relèvent de la « communication publicitaire » et non pas d’une
« information citoyenne ».
Les élus du CéDpa, avec de très
faibles moyens financiers, cherchent à organiser un débat contradictoire et construit.
Vous refusez ce débat. Avec nos ressources personnelles, nous, élu-e-s, avons financé une étude indépendante sur les
coûts et les bénéfices du projet
(étude indépendante du cabinet
européen CE Delft).
A plusieurs reprises
nous vous avons proposé de présenter les résultats de cette étude. Là encore
vous considérez que les décisions sont prises et que la présentation de ce
chiffrage arrive trop tard.
Lors de l’installation du Pôle
Métropolitain de Nantes Saint Nazaire, du 9/7, nous avons pris la parole pour
proposer de mettre à l’ordre du jour d’une prochaine réunion les résultats de
l’étude Delf. Dans un premier temps nous n’avons même pas eu la possibilité
d’exprimer cette demande en séance. Sur demande de plusieurs élus, outrés par
cette posture anti démocratique, le Président du Pôle Métropolitain a accepté
que cette demande soit exprimée. Il a ensuite indiqué lui aussi que cette
expertise arrivait trop tard. En fin de réunion, nous avons évoqué la
possibilité de transmettre le résultat de cette étude aux membres du Pôle
Métropolitain. A ce jour nous n’avons pas de nouvelle de sa part sur cette
proposition.
Comment pouvons-nous sortir de cette situation ?
Vous considérez que les décisions que vous
avez prises sont démocratiques et non contestables. Parallèlement, une partie
de plus en plus importante de la population manifeste son désaccord. Nous
devons donc nous mettre d’accord sur une méthode pour sortir de manière
démocratique de cette situation insatisfaisante pour tous.
Des idées sont émises :
médiation, réalisation de contre expertise, étude indépendante d’alternatives, remise
à plat du dossier…. Elles méritent d’être
étudiées, débattues entre les parties prenantes et organisées de manière
méthodique.
Si nous ne savons pas trouver une
issue démocratique, nous risquons l’enlisement. Si une des parties refuse cette
seule issue elle aura à assumer cet enlisement.
Veuillez agréer Messieurs,
l’expression de mes sincères salutations.
Benoît RUBIN
Conseiller municipal (Héric), délégué
suppléant à la communauté de communes (Erdre et Gesvres) et membre du Pôle
Métropolitain de Nantes Saint Nazaire.
Membre du CéDpa, collectif
d’élu-e-s opposé-e-s au projet de Notre Dame des Landes
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