au nom du groupe de la grève de la
faim (grévistes et groupe de soutien)
Depuis longtemps, Michel pensait qu’une grève de
la faim était une des modalités d’action, mais qu’il fallait l’utiliser au
moment le plus efficace.
C’est donc tout naturellement, qu’il a participé au
groupe qui a réfléchi à l’organisation de cette action et qu’il s’est proposé
comme gréviste.
Dans les années 70, Michel avait soutenu les paysans en difficulté et en particulier, Jean Cadiot de
Pannecé, lors de sa grève de la faim. Cette action, qui mettait en avant un cas particulier de paysan
étranglé par les banques, avait débouché sur une solution puis plus largement
avait généré la création de SOS Paysans en difficulté.
Michel savait tout sur la préparation d’une grève
de la faim.
Il l’a tellement bien préparée qu’il nous a donné
l’impression que sur le plan physique, c’était une promenade d’agrément pour
lui. Chacun se souvient de ces infâmes eaux chaudes qu’il buvait avec un grand
sourire de satisfaction.
Nous ressentons tous une impression de sérénité en
repensant à cette action.
Et pourtant, que le sommeil était long à venir,
que les voitures et les ambulances étaient bruyantes.
Mais, la confiance, la détermination et la
sérénité de Michel étaient contagieuses.
Que d’attention aux autres, Il s’inquiétait plus
pour la fatigue des accompagnateurs que pour sa propre santé.
Chacun se souvient de ses paroles sur la
non-violence à opposer aux violences de l’Etat et des pouvoirs soutenant les
inégalités les plus indécentes.
Il se présentait comme un passeur de terre :
la terre n’est pas à vendre, encore moins à bétonner, elle nous est confiée par
nos ancêtres pour que nous la transmettions en bon état à nos enfants…
Nous savons qu’il était très heureux de tous les
soutiens et engagements générés par cette grève de la faim, et cela nous fait
chaud au cœur.
S’engager avec force pour un monde qui ne détruise pas les terres
nourricières, qui ne mette pas l'argent et les lobbies au centre de tout,
est un beau combat.
Lors de la manifestation du 3 mai pendant la grève de la faim |
Ce bout de chemin avec Michel est une des belles pages de notre vie et
nous sommes très heureux de l’avoir menée ensemble, grévistes et
accompagnateurs.
Michel savait dès le début qu’il faudrait tenir
longtemps pour arracher quelque chose
aux décideurs. Mais 28 jours, nous n’avions pas imaginé cela.
L’accord qui a été obtenu étant toujours valide,
nous veillerons à ce qu’il soit appliqué, à ce que la parole donnée soit tenue,
notre vigilance sera constante.
Sans Jeanne, sans sa famille, Michel n’aurait pas
pu être ce qu’il était, nous sommes de tout cœur avec vous.
merci pour ce bel hommage à Michel, et pour le soutien pour la famille
RépondreSupprimer