jeudi 3 mai 2012

23 ème jour : journée d'émotions...



Notre Dame des Landes, 10h15 : une dizaine de tracteurs seulement…Oh oh, mauvais signe, le retour du soleil risque d’empêcher les paysans de venir à Nantes… Puis, Blain arrive et enfin Plessé. Nous sommes rassurés : cela fait une belle colonne qui quitte Notre Dame.
Arrivés à Nantes, tout cela a un air de 24 mars. Au square Daviais, il est impossible de ranger tout le monde. Des tracteurs restent sur la route, la ligne de tram bloquant malgré eux la circulation. D’autres montent se ranger sur les plates bandes de M. Ayrault (pas de gêne à avoir…).
Autour du podium, il y a foule qui entoure nos 6 grévistes (ils sont passés de 5 à 6 hier).
Marcel explique le refus de l’expropriation qui a amené à cette grève de la faim. Sylvain souligne son vécu et notre urgence en précisant qu’ils viennent de recevoir la saisine du juge d’expropriation hier. Sous peu, ce dernier viendra sur place tout visiter pour juger du montant des indemnités.
Dominique Lebreton  et Philippe Colin (respectivement confédération paysanne 44 et nationale) saluent cette forte mobilisation paysanne (un grand merci à tous nos collègues !) et dénoncent la diminution galopante du nombre d’agriculteurs et l’urbanisation excessive.
Enfin, la parole est à Robert Chiron, dernier gréviste, qui fait le lien avec les valeurs des indiens d’Amérique du Sud avec qui il a vécu : « l’homme blanc est devenu fou à détruire ainsi la terre nourricière ; elle nous est seulement prêtée et nous devons la rendre à nos enfants ». Il salue Michel, à son 23 ème jour de grève de la faim, qui avec sa barbe blanche, a un air de « vieux sage ».


Celui-ci souligne sa joie d’être accompagné dans la grève par de jeunes paysannes, soucieuses de la terre et inscrites dans des circuits courts et la honte éprouvée envers nos élus pour le temps attendu avant de s’exprimer (15 jours) (sans parler de la manière puisque cela s’est fait par presse interposée et non directement!).

Et enfin, nous pouvons dire que nous avons mis la Préfecture en émoi avec le lot de 15 génisses placées dans le square de la petite Hollande. Quand les RG ont vu partir tous les tracteurs et les génisses rester, ce fut l’affolement général à la Préfecture. Les CRS rappliquèrent pour évacuer les bovidés ; des camions de marchand de bestiaux furent réquisitionnés ; la presse fut rappelée…Nous prîmes tout notre temps (rien ne pressait !) pour charger et ramener les bêtes. Quelle belle journée !
Le moral de tous est chargé à bloc !


6 commentaires:

  1. Et du coup.. combien de tracteurs aujourd'hui ? :)

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  2. Félicitations, c'est une belle lutte que vous menez là et vous méritez de la gagner - vous ALLEZ gagner!

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  3. Il faut tenir bon contre ce projet ridicule. Le monde agricole doit continuer à vivre et à se serrer les coudes. J'ai vu mon grand-père et mon père travailler côte à côte, durement mais sûrement, fier du travail accompli. Aujourd'hui à 40 ans je retourne à la terre, libre, consciente de la difficulté du travail mais tellement mieux dans mes baskets (enfin mes bottes actuellement). Le témoignage de tous ces gens hier m'a touché, celui de Monsieur CHIRON particulièrement. Continuons la lutte.
    J'ai un jour participé à une grande chaîne humaine pour lutter contre la centrale du Carnet. Aujourd'hui, l'implantation d'héoliennes confirme que nous avions raison de lutter. Gardez courage, vous allez gagner

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  4. Bertrand Lavigne4 mai 2012 à 15:24

    La délégation du PCF de Vendée qui participait à ce rassemblement de soutien solidaire aux courageux grévistes de la faim, a réitèré son opposition résolue à ce projet d'aéroport. Les communistes de Vendée, de Loire Atlantique, Maine et Loire opposés à ce projet, n'auront cesse de demander son abandon.Il y urgence à ce que s'ouvre un vrai débat ouvert et démocratique au sein même du PCF. Cette question ne peut rester en suspend, elle est partie intégrante de "La planification écologique" du projet du Front de Gauche "L'Humain d'abord".

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  5. J'étais présente au square Daviais jeudi dernier lors de l'arrivée des tracteurs en centre ville, avec en air de fond cette chanson, dont je rapporte le texte
    " Citoyen, sois vigilent
    car Notre Dame c'est la terre de tes parents
    Citoyenne, sois vigilente
    car Notre Dame c'est la terre de tes enfants"

    quelle émotion et quel symbole : la campagne s'imposant à la ville...Je n'ai pas pu retenir mes larmes tellement c'était fort !
    Et surtout quelle démonstration de lutte pacifique et dans la bonne humeur, alors que les autorités et les investisseurs ont déjà utilisé la force et le mépris dans leurs démarches et leurs actions sur le terrain.
    BRAVO à nous tous qui étions présents !

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