maison préparée pour la visite... |
Mardi 22 mai, le juge d’expropriation était à Notre Dame des
Landes, à visiter sa première exploitation agricole (bâtiments d’exploitation
dont La Vache Rit
et maison) ainsi que les maisons du lieu dit Les Domaines.
« Peu
escortés » de façon apparente, mais très protégés de manière discrète, le
juge et son cortège (gendarmes, greffière, représentant de l’Etat, AGO, FIT
conseil, leur avocat, propriétaire et/ou exploitants et leurs avocats) ont
arpenté champs, sentiers, bâtiments…pour voir et « estimer » tout ce
qui risquait d’être détruit.
A La Vache Rit,
une grande assemblée d’opposants attendait dès 9h30 du matin et ne voyait rien
venir.
La conférence de presse de 11h était l’occasion de :
-rappeler les termes de l’accord obtenu avec les 3
collectivités territoriales ;
-souligner la résistance symbolique organisée autour du
local de résistance qui était interdit à la visite (pas à vendre !) ;
-présenter le questionnaire pour les candidats aux
législatives.
La Vache Rit décorée... |
C’est seulement vers 13h30 que le juge et son cortège
arrivèrent aux domaines. Entretemps, les rangs des opposants s’étaient un peu
éclaircis. Vers 15h30 enfin, le juge arriva devant La
Vache Rit toute décorée de banderoles et
protégée par une ligne d’opposants souriants et décontractés. L’occasion d’un
discours improvisé par Philippe sur la symbolique du lieu devant M. le juge
plutôt débonnaire et semblant apprécier notre humour.
Philippe et M. le juge |
Ensuite départ des troupes pour voir le reste du parcellaire
de la ferme.
Même si Brigitte, Sylvain et Bruno s’étaient préparés, ce
fut dur psychologiquement. Impuissants, sans pouvoir la réconforter, nous vîmes
de loin Brigitte, à la sortie de la visite de la maison, s’éloigner du cortège
larmes aux yeux. Ouvrir sa maison et son intimité à de parfaits inconnus pour
une évaluation financière imposée (nous ne souhaitons pas partir !)
constitue une épreuve… Nous avons plaisir dans ces cas-là à de petites
vengeances symboliques, comme Brigitte le fit, en remettant au directeur de
cabinet du Préfet un sac entier de cartouches de gaz lacrymo utilisées lors des
sondages pour la tour de contrôle et laissées dans le champ. Et ceci, sous
l’œil amusé du juge qui marquait son soutien en insistant auprès du
représentant de l’Etat sur la nécessité de ramasser et d’éliminer ses déchets.
Quand la
Justice se fait humaine, cela aide…
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